Lafarge est fortement sanctionné après sa publication semestrielle, le titre perdant 7% en milieu de matinée, de loin la plus mauvaise performance du CAC40 et même du SRD. Lafarge est tombé ce matin sous les 80 Euros ce qui n'était plus arrivé depuis deux ans et demi.
Lafarge a réussi à améliorer sa rentabilité au premier semestre 2008 mais le deuxième trimestre a été plus difficile avec une stabilité de la marge opérationnelle courante. Le groupe maintient une vision positive de ses marchés pour l'année 2008 avec une poursuite de la croissance dans les marchés émergents mais admet que le ralentissement des volumes est plus sensible que prévu aux Etats-Unis, en Espagne et au Royaume-Uni.
Lafarge doit aussi composer avec l'inflation accrue des coûts de l'énergie et du transport pour préserver ses marges. Lafarge va donc accroître son programme de réduction de coûts avec l'objectif d'atteindre plus de 400 ME d'économies fin 2008 contre un objectif initial de 340 ME.
Lafarge attend toujours une nouvelle progression de ses résultats 2008 et confirme ses objectifs 2010 de résultat net par action supérieur à 15 Euros, de rentabilité des capitaux engagés après impôts supérieure à 12% et de cash flow libre supérieur à 3,5 MdsE.
Les réactions d'analystes sont d'ailleurs mitigées ce matin, si certains parlent de résultats semestriels satisfaisants portés par les marchés émergents ou de bonne performance dans un contexte inflationniste accru, les interrogations planent pour le second semestre.
Crédit Suisse parle même de première erreur en deux ans pour Lafarge avec un résultat opérationnel inférieur à ses attentes au deuxième trimestre 2008. Crédit Suisse a réduit de 10% et de 7% ses anticipations de bénéfice net par action 2008 et 2009 pour refléter une hausse accrue des coûts de l'énergie et une moindre contribution d'Orascom Cement. L'objectif de cours a été réduit de 85 à 75 Euros et Crédit Suisse pense que Lafarge est la valeur la moins recommandable du secteur des matériaux de construction.
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