La décision d'EDF de renoncer au rachat de l'électricien britannique British Energy a fait sensation vendredi matin. Jeudi soir, selon des sources "proches du dossier", EDF aurait été sur le point de parvenir à un accord outre-Manche. Vendredi matin... coup de théâtre ! Dans un communiqué lapidaire, le groupe annonçait finalement que : "les conditions permettant un développement majeur en Grande-Bretagne ne sont pas réunies à ce jour".
Evidemment stupeur et consternation sur les marchés financiers qui avaient spéculé sur ce rapprochement... Suite de cette annonce et dans le sillage d'une publication en demi-teinte, le marché a lourdement sanctionné. Le titre a perdu 3,1 %, à 54,20 E en clôture hebdomadaire.
Dans ses annonces, l'électricien français ne ferme pourtant pas définitivement la porte à la poursuite de ses investissements outre-Manche ! Dans la bataille qu'il mène pour devenir le leader du marché britannique de l'énergie, EDF subit un sérieux revers, mais celui-ci n'entame en rien sa stratégie.
Si la négociation semble avoir achoppé sur les termes financiers de la discussion, le groupe semble bien décidé à ne pas abandonner le Royaume-Uni à ses concurrents. Manifestement, avec ou sans British Energy, il faudra compter avec EDF sur les terres de sa Majesté. En tout cas, Pierre Gadonneix y a des ambitions, et dans ses annonces n'a, à aucun moment, fait preuve de renoncement. Au contraire !
"Après des discussions approfondies, nous estimons après avoir entendu les exigences de toutes les parties, que les conditions -notamment financières- permettant un développement majeur en Grande-Bretagne ne sont pas réunies à ce jour. Cette décision ne met absolument pas en cause, à la fois notre ambition en Grande-Bretagne, où nous sommes présents à travers notre filiale EDF Energy -qui est un des opérateurs électriques entre Grande-Bretagne-, et surtout notre détermination à jouer un rôle majeur dans le développement du nouveau nucléaire en Grande-Bretagne. Dans cette perspective, nous avons déjà pris des options. Nous nous y préparons depuis maintenant trois ans. Nous avons en particulier, il y a maintenant plus d'un an, déposé une licence pour l'exploitation de l'EPR en Grande-Bretagne, conjointement avec Areva. Nous avons également commandé des composants essentiels pour la construction de deux premières unités EPR en Grande-Bretagne. Enfin, nous avons fait l'acquisition de terrains pour avoir l'assurance d'avoir des sites disponibles pour la construction du nouveau nucléaire. Donc, je suis confiant que ce processus va se poursuivre".
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