AXA : résultat opérationnel en hausse de 3% au 1er semestre

07/08/2008 - 08:52 - Option Finance

(AOF) - Le résultat net d'AXA au premier semestre a reculé de 32% à 2,162 milliards d'euros. La baisse est de 29% en données comparables. Cette baisse, l'assureur l'explique principalement par "l'impact négatif de la comptabilisation en valeur de marché de certains actifs financiers, notamment obligataires". Le résultat courant a atteint 3,29 milliards d'euros, en baisse de 4% (-1% en comparable), tandis que le résultat opérationnel s'est élevé à 2,766 milliards d'euros, en hausse de 3% (+7% en comparable). Les analystes interrogés par Reuters visaient un résultat net de 1,19 milliard, un résultat courant de 2,4 milliards et un résultat opérationnel de 2,5 milliards. Le volume des affaires nouvelles en Vie, épargne, retraite a reculé de 6% à 3,611 milliards d'euros. Le chiffre d'affaires Dommages est en hausse de 2,3% à 14,519 milliards d'euros, les lignes particuliers et entreprises progressant toutes deux à ce rythme. Commentant ces résultats, Henri de Castries, président du directoire d'Axa a déclaré : "Le résultat opérationnel est en croissance par rapport au niveau record atteint en 2007, en ligne avec les perspectives annoncées le 28 février dernier, reflétant l'excellente performance opérationnelle de nos activités dommages et la capacité de résistance de nos autres activités. Le résultat courant est stable, la couverture de notre portefeuille actions ayant partiellement compensé les provisions résultant de la baisse des marchés. Le résultat net est en recul, principalement en raison des règles de comptabilisation en valeur de marché de certains actifs obligataires, dans un contexte d'augmentation des spreads de crédit et de hausse des taux d'intérêts." Concernant ses perspectives, Axa a indiqué que "sous réserve que les conditions de marché ne se dégradent pas substantiellement", le résultat opérationnel pour l'année 2008 devrait être en ligne avec le niveau record de 2007. Par ailleurs, le directoire a l'intention, à ce stade, de proposer un dividende stable pour l'exercice 2008 à 1,20 euro par action. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Axa est l'un des premiers groupes mondiaux d'assurance et le premier assureur français. Aujourd'hui, Axa ambitionne une place de leader mondial dans le domaine de la protection financière et de l'accumulation de patrimoine. Le groupe met l'accent sur les métiers de l'assurance vie (65% de l'activité), de l'assurance dommages (31%) et de la gestion d'actifs (4% du chiffre d'affaires mais plus de 10% des résultats). Avec l'acquisition de Winterthur en 2006, l'assureur a équilibré son profil géographique. La France représente maintenant 22% de l'activité contre 27% auparavant, les Etats-Unis 16%, le Royaume-Uni 15%, l'Allemagne 11% et l'Asie 9%, où il a intensifié son développement en 2007. Axa compte 51,5 millions de clients, 110 347 collaborateurs, et 400 000 actionnaires.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La croissance économique et le vieillissement de la population font des métiers liés à l'épargne des activités en croissance structurelle. - Axa profite des mesures prises pour adapter ses activités et réduire ses coûts. - La qualité du management est reconnue par la communauté financière, qui apprécie également la transparence de la communication financière. Le contrôle du risque a rarement été pris en défaut et le management est concentré sur les bons indicateurs. - Conformément au programme d'entreprise "Ambition 2012", présenté fin octobre 2005, l'assureur entend doubler de taille d'ici 2012 avec des bénéfices multipliés par trois. Le chiffre d'affaires passerait ainsi à près de 145 milliards d'euros, et le résultat opérationnel à plus de 8 milliards d'euros, un engagement fort de croissance rentable.

Les points faibles de la valeur

- Des retards ne sont pas à exclure au sein du programme "Ambition 2012 » - La contribution prédominante de l'Assurance Vie (près de 60 % du résultat opérationnel) et de la gestion d'actifs rend la valeur fortement exposée à l'évolution des marchés financiers. - L'intensité concurrentielle est élevée (banques, gestionnaires d'actifs, conseillers de patrimoine…) - Le groupe reste très exposé aux grandes variables macro-économiques globales. La hausse de l'inflation et le ralentissement économique n'est donc pas à prendre à la légère.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les revenus des assureurs sont fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties. Notons que le résultat de ces placements est appelé résultat financier par opposition au résultat technique, égal aux primes nettes moins les coûts des sinistres, de souscription et de gestion. De même, les marchés financiers influent sur les activités d'assurance-vie. - Par ailleurs, les catastrophes climatiques (type tempête), industrielles (type usine AZF de Toulouse), les actes terroristes, ou tout événement de nature à impliquer pécuniairement les compagnies d'assurance, sont susceptibles de peser sur le titre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

La baisse des tarifs d'assurance automobile, observée en 2007, pourrait être stoppée par la récente initiative de la Matmut. La mutuelle souhaite baisser ses prix dès le 1er juillet 2008 et s'est engagée à ne pas réviser les tarifs d'assurance auto et moto à la hausse jusqu'au 1er janvier 2010. L'an passé, les assureurs étaient confrontés à une sinistralité défavorable. En effet, la baisse des fréquences ne compensait plus la dérive récurrente du coût des corporels et la hausse du prix des pièces de rechange (+4,6% en 2007). Sur le marché français de l'assurance-vie, le repli s'amplifie : la collecte enregistre une diminution de 8% au cours des quatre premiers mois de 2008, alors que la baisse était de 3% sur l'ensemble de l'année 2007. Les supports en euros s'en sortent mieux que les unités de compte, les premiers évoluant de +3% et les seconds de -37%. La première raison de cette évolution est la chute des marchés actions. A cela s'ajoute une inversion de la courbe des taux, qui consiste en une rémunération des produits "longs", comme l'assurance-vie, inférieure à celle des produits "courts", comme les sicav monétaires. La FFSA estime que la collecte, en 2008, devrait reculer de 5% à 7% sur le marché individuel et de 3% à 5% sur le collectif.