Xavier Bertrand, ministre de la santé, a décidé de ne pas suivre la recommandation de la Haute Autorité de Santé, formulée jeudi dernier, de dérembourser 89 médicaments à Service Médical Rendu (SMR) jugé insuffisant. En revanche, le ministre a demandé une réduction des prix pouvant aller jusqu'à 20%, et une diminution du taux de remboursement sur d'autres.
D'une part, a observé le ministre, certains médicaments n'ont tout simplement pas d'alternative (comme les vasodilatateurs utilisés dans les troubles cognitifs des sujets âgés). D'autre part le déremboursement n'entraînerait qu'un gain marginal pour les comptes de l'assurance maladie (70 à 100 millions d'euros) et une approche visant à faire évoluer les comportements des patients et des prescripteurs et à inciter les labos à modérer leurs prix a semblé plus pertinente.
"Quand il n'y a rien, un médicament même faiblement efficace est un progrès pour les patients. Je souhaite donc qu'on ne parle plus de médicaments inefficaces ou inutiles. C'est incompréhensible pour des patients qui prennent ces médicaments depuis des années. Ca l'est également pour les médecins qui ont prescrit ces médicaments", a déclaré M. Bertrand. Soulignons que la HAS elle-même ne parle pas de médicaments inefficaces : appliqué au SMR, le qualificatif "insuffisant" prévu par la réglementation actuelle signifie en fait insuffisant pour justifier une prise en charge financière par la solidarité nationale, ce qui ne signifie pas que le médicament en question est inefficace. La HAS a d'ailleurs demandé une évolution des termes utilisés par la réglementation, évolution qui devrait donc prochainement se concrétiser.
Sur les 89 traitements proposés au déremboursement, le ministre de la santé a choisi de diminuer le taux de remboursement de 41 médicaments (anti-diarrhéiques comme le nifuroxazide -Ercéfuryl chez Sanofi Aventis- ORL et pneumologie) à 15% pendant un an au lieu de 35% actuellement. Le taux de remboursement est inchangé pour 48 autres médicaments, des vasodilatateurs dont le Tanakan d'Ipsen, pour lesquels il n'existe pas d'alternative thérapeutique. En revanche, une baisse de prix allant jusqu'à 20% leur sera appliquée.
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