BOUYGUES : hausse de 15% du chiffre d'affaires semestriel

11/08/2008 - 18:17 - Option Finance

(AOF) - Bouygues a publié une hausse de 15% de son chiffre d'affaires consolidé au titre du premier semestre 2008, à 15,3 milliards d'euros. Un chiffre légèrement supérieur au consensus, puisque les marchés attendaient des ventes de 15,102 milliards d'euros en moyenne. A périmètre et change constants, cette hausse ressort toutefois à 13% seulement. La plupart des activités du groupe diversifié s'inscrivent en progression. Bouygues Construction progresse ainsi de 20% à 4,448 milliards d'euros (+11% en France et +33% à l'international, précise le groupe). Bouygues Immobilier progresse de 61% à 1,299 milliards d'euros, Colas de 14% à 5,609 milliards d'euros, tandis que TF1 enregistre un recul de son chiffre d'affaires de 5% à 2,457 milliards d'euros. Dans un communiqué, le groupe impute cette baisse à un "contexte économique défavorable aux investissements publicitaires et à la consommation des ménages". Début juin, Bouygues avait confirmé viser un chiffre d'affaires annuel de 32,4 milliards d'euros, en hausse de 9%. Cet objectif pourrait faire l'objet d'un ajustement lors de la présentation des résultats semestriels, prévue le 29 août. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Bouygues est un groupe industriel diversifié dont les métiers s'organisent autour de deux pôles : la Construction, métier fondateur du groupe, avec Bouygues Construction (BTP et Electricité), Bouygues Immobilier et Colas (Routes), et les Télécoms-Médias avec TF1 et Bouygues Telecom. Bouygues détient également 30,07% du capital d'Alstom. Les deux partenaires pourront proposer la conception d'offres intégrées pour ce qui concerne certains projets d'infrastructures ferroviaires ou la construction de centrales électriques. Implanté dans 80 pays, le groupe Bouygues compte près de 140000 collaborateurs.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Grâce au caractère familial de son actionnariat et de sa direction, la stratégie du groupe est prudente, fondée sur la création de valeur et sur la diversification. Par ailleurs, Bouygues contrôle la quasi-totalité de ses filiales. - La diversité des activités de Bouygues limite sa sensibilité au cycle économique. - Le titre est l'objet d'intenses spéculations à propos de l'évolution du périmètre d'activité du groupe. Suite à l'acquisition de 30,07% du capital d'Alstom, les investisseurs anticipent la poursuite du développement de Bouygues dans le secteur de l'énergie. Celui-ci pourrait prendre la forme d'une prise participation dans le fabricant de centrales nucléaires Areva, en cas de privatisation.

Les points faibles de la valeur

- Bouygues souffre de son statut de conglomérat, ce qui se traduit par une décote du titre. - Bouygues Télécom serait particulièrement exposée à l'arrivée d'un quatrième opérateur de téléphonie mobile. Or Bouygues Télécom est le plus important contributeur aux résultats du groupe. - Le groupe réalise 70 % de son chiffre d'affaires en France, ce qui l'expose à l'évolution de la conjoncture économique nationale.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

Du fait de la diversité de ses activités, le groupe est sensible à de multiples éléments : - l'évolution des recettes publicitaires joue sur les médias, - l'évolution de la régulation et des technologies dans les télécoms, - le ralentissement ou l'accélération de la croissance, le niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) ou encore le climat influent sur les projets de construction, et par conséquent sur l'activité du groupe. Enfin, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

Selon le gouvernement, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) devrait, en 2008, enregistrer une hausse de son chiffre d'affaires comprise entre 1,2% et 2,1%. C'est moins que l'an passé où l'activité du secteur avait progressé de 4,2%. Suite à ce ralentissement, les créations d'emplois devraient se situer entre 17000 à 28000, correspondant à une hausse de l'emploi limitée à 1,1% ou 1,7%. En 2007, les effectifs avaient progressé de 4,3%. Néanmoins certains professionnels, tels Eiffage, sont optimistes, au regard de nouveaux marchés qui s'ouvrent, à la fois suite au lancement du plan de rénovation des universités mais aussi des nouvelles exigences liées au Grenelle de l'environnement. Dix campus universitaires vont pouvoir bénéficier des 3,7 milliards d'euros tirés de la vente de 2,5% du capital d'EDF pour se moderniser. Cette opération va représenter une réelle opportunité pour les majors du BTP (Vinci, Bouygues, Eiffage, Spie Batignolles) mais aussi pour les entreprises de taille plus modeste telles que Rabot-Dutilleul, Fayat, Léon Grosse ou Demathieu & Bard.

Opérateurs télécoms

En France, les " box " combinant téléphonie-Internet-télévision remportent un vrai succès. En 2007, environ 44% des communications passées depuis des lignes fixes ont été réalisées depuis des services haut débit, Freebox, Neuf Box ou autres Livebox. Cet essor de la téléphonie sur IP va conduire à une nouvelle baisse des prix, sur le marché de gros de la téléphonie fixe. De nouveaux tarifs seront appliqués rétroactivement à compter du 1er janvier : le prix moyen de la terminaison d'appel facturée par France Télécom aux alternatifs pour couvrir le coût d'acheminement sur son réseau baisse de 0,55 à 0,49 centime d'euro. Le gouvernement français a choisi de taxer le secteur télécoms pour financer la réforme de l'audiovisuel public. Il a fixé cette taxe à 0,9% du chiffre d'affaires des fournisseurs d'accès à Internet et des opérateurs mobile, ce qui devrait rapporter près de 400 millions d'euros. Le président de la Fédération française des télécoms qualifie cette taxe " d'extrêmement dangereuse ". D'après lui, elle serait inévitablement répercutée sur le consommateur final.