Les marchés financiers ont beau remonter (un peu), les conditions sur certaines spécialités continuent à se dégrader fortement. C'est le cas du compartiment des titres adossés aux produits hypothécaires, avec la poursuite de la détérioration du marché immobilier américain. JP Morgan, seconde banque américaine par la capitalisation, a ainsi été forcée hier de reconnaître que ce nouvel épisode dans la crise financière devrait la conduire à déprécier au moins 1,5 Milliard de Dollars d'actifs supplémentaires sur le trimestre en cours.
Un signal plutôt négatif d'autant qu'il s'accompagne d'autres mauvaises nouvelles, comme ce communiqué de Wachovia (4ème banque américaine) qui a indiqué hier soir que ses pertes seront finalement plus importantes, sur son second trimestre fiscal, que ce qu'elle avait annoncé en juillet. Le décalage n'est pas énorme, à l'échelle du déficit (9,11 Mds$ contre 8,86 Md$ initialement publié), mais il fait désordre. Le surcoût est lié aux affaires de remboursement d'ARS (Auction Rate Securities) qui ont fleuri ici et là récemment. Des ARS qui coûteront également cher à Morgan Stanley : la banque d'affaires se voit contrainte de racheter quelque 4,5 Mds$ de ces produits à ses clients. Ces produits, présentés comme sûrs par les banques qui les avaient vendus à leurs clients, se sont révélés plus risqués que prévu du fait du tarissement de la liquidité, ce qui conduit à de nouvelles dépréciations actuellement.
Ce matin, UBS a fait état d'une perte nette de 358 MCHF pour le second trimestre, fruit des nouvelles dépréciations qui ne sont pas de nature à restaurer la confiance sur un secteur qui sort ponctuellement de son chapeau un nouveau produit structuré déficient, à l'image des "ARS" pour le mois d'août. Certes, leur impact semble relativement limité par rapport aux colossales dépréciations comptabilisées jusque-là, mais il montre que les ramifications de la crise s'immiscent partout et dépassent les prévisions des banques elles-mêmes. Rassurant ?
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