Artprice.com : Richard Avedon, l'homme qui déshabilla Nastassja Kinski

13/08/2008 - 15:41 - Boursier.com

Art Market Insight, l'agence de presse d'Artprice, consacre sa dernière étude à Richard Avedon...

Art Market Insight, l'agence de presse d'Artprice, consacre sa dernière étude à Richard Avedon. "Il fut l'un des photographes les plus convoités du XXème siècle : vingt ans au service de Harper's Bazaar, vingt-cinq à réaliser des couvertures pour Vogue, douze ans pour The New Yorker, à capter sans mièvrerie la réalité des faits et gens de son époque", explique l'agence d'Artprice. De l'univers glamour de la mode à l'austérité des classes moyennes et défavorisées de l'Ouest américain, il mit son talent à capter des moments de vérité, juge Art Market Insight. "Photographe du renoncement, il a travaillé à partir du non, évacué la couleur pour le noir et blanc, s'est focalisé sur ses modèles grâce à des fonds neutres". Monstre sacré de la photographie américaine, Richard Avedon "est à l'honneur du Jeu de Paume de Paris pour une première rétrospective en France depuis son décès en 2004 (du 1er juillet au 28 septembre)". Les répercussions de ce décès furent rapides sur le second marché : en 2005, son chiffre d'affaires en salles des ventes avait décuplé par rapport à l'année précédente. Ses clichés sont essentiellement dispersés aux États-Unis (79% des transactions) et au Royaume-Uni (17%). Avedon a travaillé à Paris à plusieurs reprises et révolutionné la photographie de mode, "faisant émerger une beauté étrange de mariages contradictoires". "Dovima posant entre deux pachydermes du Cirque d'hiver de Paris dans une robe de soirée Dior (1955) est à ce titre emblématique. Ce sujet, dont il réalisa plusieurs tirages à des dates et dimensions différentes, fut le premier à décrocher une enchère supérieure à 100.000 dollars dans sa version grand format. La gracieuse Dovima aux éléphants décrochait 150.000 dollars, en octobre 2005 pour un tirage tardif de 50 exemplaires (Christie's, 125,8x101,6 cm)". Clichés de stars et mannequins aux poses lascives sont les travaux les plus prompts à faire s'envoler les enchères au-delà de 100.000 dollars. L'épreuve la plus chèrement acquise fut d'ailleurs frappée pour l'iconique Marilyn Monroe, dont le tirage vintage de 1957 décrochait 365.000 dollars le 07 avril 2008 chez Sotheby's (39,7x39,1 cm). Outre l'aura du modèle, les collectionneurs se sont battus pour un tirage d'époque, unique de surcroît. Certains sujets ont décuplé leur cote en une décennie, bien que tirés à 100 ou 200 exemplaires. Il s'agit d'images cultes, pour lesquelles la demande ne tarit pas, à l'instar de la séduisante Nastassja Kinski nue enroulée d'un serpent. Adjugée 6.500 dollars en 1998 (Beverly-Hills, CA), puis 9.000 dollars en 2000 (Sotheby's NY), elle partait pour 75.000 dollars en 2008 (Christie's NY). Ces sujets ne constituent pourtant qu'un aspect de son travail. Il photographia autant de personnalités dans la lumière que d'anonymes dans l'ombre. Parmi les séries à retenir : celle réalisée dans un hôpital psychiatrique de Louisianne en 1963, celle des corps mutilés par les bombes au Napalm à Saigon en 1971, celle sur les classes défavorisées de l'Ouest américain entre 1979 et 1984. La dernière, intitulée "In the American West" comprend 732 clichés, rares aux enchères. Parmi ceux-ci, un diptyque de plus d'un mètre "Richard Wheatcroft, Rancher, Jordan, Montana", dont il n'existe que quatre exemplaires, a décroché 160.000 dollars en avril 2007 chez Sotheby's. Pour la première fois, une oeuvre de cette série passait le seuil des 100.000 dollars, prouvant le récent intérêt des collectionneurs pour l'humanisme engagé de l'artiste.



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