RODRIGUEZ : repli de 17% du chiffre d'affaires

15/08/2008 - 07:56 - Option Finance

(AOF) - Les ventes du fabricant de yachts Rodriguez ont reculé de 16,8% sur les neuf premiers mois de l'année, en dépit d'une progression du carnet de commandes. Au total, le chiffre d'affaires du fabricant de yachts s'est élevé à 264,5 millions d'euros. Les ventes de bateaux neufs ont baissé de 4,1% à 199,7 millions. Un recul expliqué par le groupe par la "finalisation des ventes moins rapide que lors des exercices précédents", malgré un marché qui reste "globalement porteur" selon Rodriguez. Le recul a été nettement plus marqué sur le marché des bateaux d'occasion : sur cette activité, le chiffre d'affaires du groupe affiche un repli de 60% sur neuf mois à 30,8 millions d'euros. L'activité Services et produits associés, en revanche, affiche une croissance de 3,9% à 34 millions d'euros (et + 13,8% à taux de change constant). A noter également, une progression de 6% du carnet de commandes du groupe à la date de 11 août, à 623 millions d'euros. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Rodriguez Group commercialise des yachts de luxe. Le groupe est également le numéro un mondial de la location et de l'intermédiation dans la vente de yachts. Par activité, les ventes de bateaux neufs représentent 69 % du chiffre d'affaires, et celles de bateaux d'occasion 22 %. Enfin, les services (location et intermédiation) représentent 9% de l'activité.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Evoluant sur la niche des yachts de luxe, le groupe s'adresse à une clientèle très haut de gamme quasi-insensible aux retournements conjoncturels. A ce titre, Rodriguez présente donc un caractère défensif. - Avec un carnet de commandes étoffé, Rodriguez offre une bonne visibilité sur son activité. - L'activité de services du groupe est très rentable. - Rodriguez bénéficie d'un statut de valeur de luxe alliant croissance et rentabilité.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe a eu du mal à faire accepter au marché qu'il ne pourrait soutenir son rythme de développement des années 2000 (+30 % du chiffre d'affaires par an en moyenne). - Le groupe est andicapé par ses erreurs de communication et son absence de prévisions chiffrées. - La famille fondatrice garde le contrôle de la majorité des droits de vote, rendant le titre non opéable. - Le groupe est exposé à la faiblesse du dollar. - Rodriguez ne s'est pas (encore) développé en Asie.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Compte tenu de son positionnement sur le très haut de gamme, la valeur est qualifiée d'acyclique par les analystes financiers. Attention toutefois, elle est souvent assimilée – à tort – par le marché, à une valeur du tourisme, et a tendance, à ce titre, à se comporter en Bourse comme une valeur de ce secteur. - Traditionnellement le premier semestre pèse peu dans la constitution du chiffre d'affaires annuel. - La vente de bateaux neufs affiche des croissances plus régulières que celle de bateaux d'occasion. - Le nombre de grandes fortunes (patrimoine supérieur à 30 millions de Dollars d'actifs financiers) estimé à plus de 70.000 personnes reste élevé par rapport au nombre de bateaux produits dans le monde.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Hotellerie et loisirs

En 2007, la France a conservé sa première place de destination touristique mondiale avec 82 millions de visiteurs internationaux, devançant toujours l'Espagne. Parmi eux, 68 millions avaient la France pour destination de leurs vacances tandis que 14 millions ont passé une seule nuit sur notre territoire avant de se rendre dans un autre pays. Néanmoins le fait que les tours opérateurs chinois aient reçu pour ordre de retirer la France de leurs catalogues touristiques risque de peser sur le secteur. 700 000 Chinois se sont rendus en France en 2007 et le nombre de demandes de voyages vers la France à Pékin aurait chuté de près de 70% en juin 2008. Cette décision a été prise dans un contexte de refroidissement des relations diplomatiques franco-chinoises, et peu de temps après l'octroi par la ville de Paris de la citoyenneté d'honneur au dalaï-lama. Sur le plan international, Marriott, numéro un mondial du secteur hôtelier, subit le ralentissement de la demande américaine sur son activité. Le groupe américain a, en effet, annoncé une révision à la baisse de ses estimations pour le marché mondial de l'hôtellerie au deuxième trimestre. Il attend désormais une croissance de 3% de son activité contre 5% précédemment.