Natixis : Greenlight propose que le groupe vende ses parts dans ses maison-mères

19/08/2008 - 08:43 - Boursier.com

Tout actionnaire de Natixis a de bonnes raisons de pester contre l'augmentation de capital annoncée par le groupe, qui va provoquer une dilution...

Tout actionnaire de Natixis a de bonnes raisons de pester contre l'augmentation de capital annoncée par le groupe, qui va provoquer une dilution importante. Mais peu ont voix au chapitre comme Greenlight Capital, un fonds spéculatif américain ("hedge fund") qui détient des titres de la banque et dont le président David Einhorn, connu pour son activisme, a envoyé un courrier salé à la direction de la filiale des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne. Dans cette lettre, le fonds demande aux dirigeants Natixis de renoncer à leur levée de fonds, à moins d'être poussée dans ses derniers retranchements. Il incite au contraire l'établissement à procéder à un montage passant par le rachat de ses Certificats Coopératifs d'Investissement (CCI) Banques Populaires et Caisses d'Epargne par ses deux puissants actionnaires, une solution qu'il juge bien moins dilutive et bien plus reluisante pour les comptes et le blason de la banque. Concrètement, Greenlight propose que Natixis cède une partie des 20% de CCI détenus dans chacune de ses maisons-mères à ces dernières, ces participations étant valorisées 9,4 Milliards d'Euros au bilan de la filiale au 31 mars dernier. Mais sous "Bâle II", qui pénalise les participations croisées, ces titres ne sont valorisés qu'à moitié (4,7 MdsE) pour leur contribution au ratio Tier 1. En cas de cession, chaque 2 Euros récupérés se convertirait en 1 Euro additionnel sur les ratios prudentiels Bâle II. Cette solution beaucoup moins dilutive selon le fonds emporterait un impact neutre sur l'actif net réévalué par action, un impact légèrement négatif sur les résultats et bénin sur la valeur économique. "L'opération proposée n'est clairement pas dans le meilleur intérêt des actionnaires de Natixis", peut-on lire dans le courrier adressé à Dominique Ferrero, le patron de la banque française. Einhorn exprime également sa surprise après avoir constaté en juillet, après discussion avec le management, que celui-ci n'avait envisagé aucune alternative à son projet d'augmentation de capital de 3,7 Milliards d'Euros, "parce que compte tenu des conséquences punitives de l'opération proposée, nous aurions apprécié que vous eussiez examiné et évalué chaque alternative avant de vous engager dans une émission de titres définitivement destructrice de valeur". Greenlight Capital ajoute n'avoir guère apprécié le silence de Natixis à son endroit depuis la fin juillet, ce qui l'a poussé à envoyer ce courrier avec copie à certains organes de presse. David Einhorn se dit évidemment disponible pour discuter de sa proposition alternative avec Natixis, ses conseils et les représentants de ses deux grands actionnaires. Rappelons que le produit de l'opération envisagée doit permettre, à hauteur de 2,5 MdsE, le remboursement de l'avance d'actionnaires consentie au cours du semestre dernier par l'Ecureuil et les Banques Populaires. La banque a convoqué ses actionnaires en assemblée générale extraordinaire le 29 août prochain pour voter le principe de l'augmentation de capital.



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