CNP ASSURANCES confirme ses objectifs 2008

27/08/2008 - 08:56 - Option Finance

(AOF) - CNP Assurances a réalisé au premier semestre un résultat net de 574 millions d'euros, en progression de 1,1%, et un résultat net courant de 756 millions d'euros, augmentation de 86,1%. Le groupe d'assurance a procédé à 307 millions d'euros de reprises de provisions contre une dotation de 194 millions d'euros au premier semestre 2007. Les effets des marchés financiers sur les portefeuilles trading ont eu un impact négatif 182 millions d'euros sur le compte de résultat, alors que cet effet contribuait positivement pour 162 millions d'euros, un an plus tôt. Hors effet de la baisse de la Bourse, le résultat net courant a augmenté de 9,1%. Le groupe a indiqué que la valeur intrinsèque européenne (European Embedded Value) estimée s'élevait à 75,1 euros par action (avant dividende et après coût de la marge de solvabilité et des risques non financiers), en hausse de 0,2% par rapport au 31 décembre 2007. Au sujet de ses perspectives, le groupe a maintenu son objectif de croissance du résultat net courant pour l'année 2008. "CNP confirme que, sauf aggravation sensible de la crise financière et malgré des conditions d'activité dégradées en France, son objectif pour l'année en cours est une croissance d'au moins 10% du résultat net courant", a précisé l'assureur. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

Embedded Value : Notion importée de la comptabilité anglo-saxonne, l'embedded value se veut une valorisation adaptée aux sociétés d'assurances. Cette valorisation prend en compte, d'une part, l'actif net réévalué et retraité de la société, mais anticipe aussi la valeur présente des profits à venir (projection de ce qui sera dégagé par le portefeuille de clients déjà constitué et dont les contrats produisent des revenus sur la durée). Désigne donc la valeur économique du portefeuille de contrats existants.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en 1959 au sein de la Caisse des dépôts et consignations, de la fusion de la Caisse nationale d'assurance en cas d'accident et de la Caisse nationale d'assurance sur la vie, CNP Assurances est, depuis 1991, le premier assureur de personnes en France. La France représente plus de 80% du chiffre d'affaires du groupe. CNP Assurances, qui compte parmi ses actionnaires de référence le groupe Caisse des dépôts, les Caisses d'épargne et la Poste, intervient sur les trois principaux segments du marché de l'assurance de personnes : l'assurance-vie (78,9%), la retraite (7,4%), le risque-prévoyance (12,7%) et l'assurance dommage aux biens (1%). La commercialisation des produits en France est assurée par les réseaux des Caisses d'Epargne et de La Poste (plus de 20 000 points de vente) et par une force de vente propre pour les contrats individuels, et directement par le groupe auprès principalement des mutuelles et collectivités locales, des établissements financiers et des entreprises pour les contrats collectifs.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le modèle économique du groupe qui consiste à concevoir et à gérer en France 85% des produits d'épargne offre une bonne visibilité même si CNP ne met pas l'accent sur un plan de développement pluriannuel. - Le titre offre un bon rendement pour ses actionnaires. Pour un investisseur qui l'aurait conservé depuis son introduction en Bourse en 1998, il a rapporté plus de 360%. - La réforme sur le système des retraites, incitant à recourir à un régime par capitalisation, devrait profiter à l'assureur, qui dispose d'un réel savoir-faire dans le domaine des fonds de pension. - La dynamique des activités à l'international stimule la croissance du groupe.

Les points faibles de la valeur

- La situation de CNP est complexe: le groupe étant public, il faudrait une loi pour le privatiser. Néanmoins, la crise du crédit a fait monter la pression sur ses actionnaires, notamment la Caisse d'Epargne. - La CNP est encore trop peu présente à l'international. Le groupe poursuit une stratégie sélective de développement à l'international. Il opère en Italie, en Argentine, au Portugal, au Brésil et a décidé de s'implanter en Chine. - L'assureur est particulièrement sensible à l'évolution de la conjoncture en France, où il réalise une très importante part de son chiffre d'affaires. Hors, la fédération française des sociétés d'assurance table sur une baisse de l'activité dans le secteur en 2008.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Les revenus des assureurs sont fortement conditionnés par l'évolution des marchés financiers et des taux d'intérêt, dans la mesure où les primes versées par les assurés, réserves déduites, sont réinvesties. Notons que le résultat de ces placements est appelé résultat financier par opposition au résultat technique, égal aux primes nettes moins les coûts des sinistres, de souscription et de gestion. De même, les marchés financiers influent sur les activités d'assurance-vie. - Par ailleurs, les catastrophes climatiques (type tempête), industrielles (type usine AZF de Toulouse), les actes terroristes, ou tout événement de nature à impliquer pécuniairement les compagnies d'assurance, sont susceptibles de peser sur le titre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

La baisse des tarifs d'assurance automobile, observée en 2007, pourrait être stoppée par la récente initiative de la Matmut. La mutuelle souhaite baisser ses prix dès le 1er juillet 2008 et s'est engagée à ne pas réviser les tarifs d'assurance auto et moto à la hausse jusqu'au 1er janvier 2010. L'an passé, les assureurs étaient confrontés à une sinistralité défavorable. En effet, la baisse des fréquences ne compensait plus la dérive récurrente du coût des corporels et la hausse du prix des pièces de rechange (+4,6% en 2007). Sur le marché français de l'assurance-vie, le repli s'amplifie : la collecte enregistre une diminution de 8% au cours des quatre premiers mois de 2008, alors que la baisse était de 3% sur l'ensemble de l'année 2007. Les supports en euros s'en sortent mieux que les unités de compte, les premiers évoluant de +3% et les seconds de -37%. La première raison de cette évolution est la chute des marchés actions. A cela s'ajoute une inversion de la courbe des taux, qui consiste en une rémunération des produits "longs", comme l'assurance-vie, inférieure à celle des produits "courts", comme les sicav monétaires. La FFSA estime que la collecte, en 2008, devrait reculer de 5% à 7% sur le marché individuel et de 3% à 5% sur le collectif.