ILIAD : résultats semestrels en ligne

28/08/2008 - 11:12 - Option Finance

(AOF) - Iliad a réalisé au premier semestre un résultat net de 82,9 millions d'euros, en hausse de 27,5%, et un EBITDA de 256,9 millions d'euros, en progression de 24,4%. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne un résultat net de 83 millions d'euros et un EBITDA de 255 millions. La marge d'EBITDA atteint le niveau historique de 37,1%, contre 36% sur le premier semestre 2007. Iliad a annoncé mardi l'acquisition d'Alice auprès de Telecom Italia pour 775 millions d'euros. Compte tenu de ses résultats du premier semestre 2008, le groupe s'est déclaré confiant dans la réalisation de ses objectifs annuels. Iliad compte ainsi disposer de 3,25 millions d'abonnés Haut Débit (hors Alice) au 31 décembre 2008 et 5 millions d'abonnés (avec Alice) à fin 2011. Hors Alice, le groupe vise 84% d'abonnés dégroupés et un free cash flow pour l'activité ADSL significativement supérieur à 100 millions d'euros cette année. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LEXIQUE

EBITDA : L'EBITDA (Earnings Before Interest, Tax, Depreciation and Amortization) est un concept anglo-saxon, proche conceptuellement de l'EBE français : Excédent Brut d'Exploitation. Il désigne le solde entre les produits et les charges d'exploitation, mais ne prend pas en compte les amortissements et les provisions.

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Le groupe Iliad est un acteur majeur sur le marché français des télécoms. Les activités du groupe se décomposent en deux secteurs identifiés sur la base de critères opérationnels : - le secteur Haut Débit qui regroupe notamment les activités d'accès (exploitées sous la marque Free et ses déclinaisons), d'hébergement (Online, BookMyName et Dedibox),les activités Wimax (IFW) et les activités liées au déploiement de la fibre optique " FTTH ". - le secteur Téléphonie Traditionnelle qui regroupe les activités de téléphonie fixe commutée (One.Tel et Iliad telecom), de revente aux opérateurs (exploitées par Kedra) ainsi que l'activité annuaire (principalement l'annuaire inversé exploité sous la marque ANNU) et l'activité e-commerce (exploitées sous le nom Assunet.com). Free a annoncé, en 2006, sa volonté d'investir dans la fibre optique. Le groupe va déployer un réseau en fibres optiques en privilégiant Paris. Alors qu'à l'heure actuelle, les réseaux de fibre optique n'entrent pas encore dans le champ de régulation défini par la Commission européenne, Free annonce qu'il entend ouvrir le sien à tous les opérateurs.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Iliad est profitable depuis de nombreuses années, grâce à une gestion saine et l'absence d'investissements hasardeux durant la période de la bulle internet. - Les analystes saluent une structure de coûts légère, un budget marketing optimisé au maximum et une stratégie de différenciation efficace qui fait augmenter l'Arpu (le revenu moyen par abonnés). - Iliad n'est pas endetté. - Le titre présente également un intérêt spéculatif. En effet, Iliad pourrait intéresser à terme un opérateur télécoms à la recherche de parts de marché en France. Un éventuel repreneur devra cependant convaincre le fondateur d'Iliad, Xavier Niel, qui détient 67% du capital. - A terme, les investissements dans la fibre optique pourraient profiter au groupe : le partage de l'infrastructure, notamment à Paris où un autre acteur pourrait utiliser le réseau d'Iliad, serait un élément positif pour le titre.

Les points faibles de la valeur

- L'environnement concurrentiel instable et la position de challenger d'Iliad sont des facteurs de fragilité. - La visibilité sur les perspectives de revenus des services Freebox (Voix sur IP, TV sur ADSL, Vidéo à la demande...) reste faible. - L'incertitude sur la stratégie du groupe dans le mobile pèse sur le titre. Iliad est le seul candidat à la quatrième licence de téléphonie mobile, mais a posé ses conditions. On rappellera que le groupe conserve la possibilité de renoncer à l'autorisation avant sa délivrance. -Les investissements prévus dans la fibre optique pourront, dans un premier temps, affecter le taux de croissance des marges de l'opérateur.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- La valorisation d'Iliad dépend fortement de la croissance de la base d'abonnés ADSL et des services optionnels de la Freebox. - L'engouement des Français pour le haut débit ne se dément pas. Les offres comprenant Internet, la téléphonie illimitée et la télévision se démocratisent et drainent une nouvelle clientèle vers les FAI. La course aux prix et aux débits devrait se poursuivre, mais on constate également une tendance à l'extension des offres de services complémentaires.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Internet - FAI et sites internet

Selon l'institut Médiamétrie, durant le premier trimestre 2008, la part des foyers français équipés d'Internet a dépassé, pour la première fois, la barre des 50%. Ils étaient moins d'un sur trois il y a trois ans. Au total, 13,5 millions de foyers français sont désormais connectés à Internet. Grâce à l'acquisition d'Alice (numéro 4 de l'Internet haut débit en France) par Iliad, sa maison mère, Free va retrouver la seconde position sur le marché de l'Internet haut débit. Cette place lui avait été ravie par Neuf Cegetel en 2007 suite au rachat de Club Internet. Grâce aux 940000 abonnés de la filiale française de Telecom Italia, la part de marché de Free augmente considérablement, passant de 19,6% à 25,7%. Cette part reste encore bien inférieure à celle du leader Orange (avec 49,3%) mais est supérieure à celle de Neuf Cegetel (21,6%), détenue à 68% par SFR (groupe Vivendi). Cette opération a un caractère stratégique pour Iliad, au moment où la société travaille sur le déploiement de la fibre optique et sur l'obtention de la quatrième licence de téléphonie mobile haut débit (UMTS). Iliad se trouve désormais en meilleure posture pour faire entendre sa voix notamment concernant la fibre optique qui doit apporter dans les foyers le très haut débit pour Internet et la télévision à haute définition.