Dollar/Pétrole : un couple pour le pire...et le meilleur

02/09/2008 - 17:54 - Option Finance

(AOF) - La chute du pétrole et la hausse du dollar ont offert aujourd'hui un bol d'oxygène aux Bourses mondiales. A Paris, le CAC 40 a gagné 1,50% à 4539,07 points pour s'installer confortablement au-dessus des 4500 points. Wall Street suit logiquement le mouvement. A mi-séance, le Dow Jones enregistrait une progression de 1,61%. L'or noir et le billet vert forment décidément un couple pour le pire et le meilleur. Entre janvier et juillet, le pétrole a bondi de 50 dollars pour atteindre un plus haut absolu de 147,22 dollars le 11 juillet. Dans le même temps, le dollar ne cessait de perdre du terrain jusque toucher un plus bas historique de 1,6038 dollar pour un euro. La hausse du pétrole était justifiée par la dynamique de croissance des pays émergents et la crainte d'une contraction de l'offre pour des raisons tant géologiques (épuisement des réserves) que diplomatiques (tensions en Iran, guérilla au Nigéria). Les hedge funds, en jouant la hausse des cours, avivaient la tendance. Dans le même temps, l'affaiblissement de l'économie américaine, épuisée par les conséquences de la crise des subprimes et une politique monétaire américaine nécessairement accommodante tiraient le dollar à la baisse. Les investisseurs soucieux de se protéger de l'inflation largement alimentée par la hausse des matières premières se réfugiaient sur le marché pétrolier, créant un cercle vicieux : stagflation- baisse du dollar-hausse du pétrole fort défavorable aux marchés actions. Aujourd'hui, le mécanisme s'est inversé. Sur le front pétrolier, les craintes d'une baisse globale de la demande ressurgissent. L'OPEP pourrait d'ailleurs réduire son offre de brut de près de 5% début 2009 pour équilibrer le marché. La raison de ce retournement est simple. L'économie mondiale marque le pas. Selon l'OCDE, l'Europe serait désormais plus proche de la récession que les Etats-Unis. Dans l'ensemble, le G7 (Allemagne, Italie, France, Grande-Bretagne, Etats-Unis, Japon, Canada) va continuer " une phase de faiblesse de l'activité jusqu'à la fin de cette année ", a pronostiqué l'OCDE. Dans ce contexte morose, le baril coté aux alentours des 109 dollars à New York pourrait selon certains économistes repasser sous la barre des 100 dollars d'ici quelques semaines. Sur le marché des changes, les cambistes parient également sur un affaiblissement des monnaies face au dollar. (P-J.L)