MAUREL ET PROM règle ses comptes

03/09/2008 - 14:53 - Option Finance

(AOF) - Maurel et Prom est en train de licencier un salarié qui lui aurait fait perdre au total près de 36 millions d'euros, a appris mercredi l'AFP auprès de la société pétrolière. Des prises de positions (ventes et achats sur un marché à terme) "structurées complexes", qui ont été "initiées à titre individuel" au sein de la société, pourraient conduire à une perte de 21 millions d'euros, "s'ajoutant aux 14,8 millions d'euros de pertes latentes déjà comptabilisées au 1er semestre 2008", avait indiqué Maurel et Prom dans son communiqué de résultats semestriels publié vendredi. Ces opérations "menées hors des normes et procédures du groupe" ont été "identifiées par le management et sont en cours d'analyse pour un éventuel recours", avait-elle précisé. Maurel et Prom a publié la semaine dernière un résultat net des activités conservées du premier semestre 2008 de 21 millions d'euros, en hausse de 52% par rapport au premier semestre 2007. Le résultat opérationnel du groupe s'élève à 86,4 millions d'euros, soit une augmentation de 301% par rapport au premier semestre 2007. La marge opérationnelle est donc passée de 16% à 49%. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Maurel & Prom, spécialisée au XIXe siècle dans l'affrètement de navires et le commerce avec les colonies françaises, a réalisé un tournant stratégique en faisant le choix de la production et de l'exploration pétrolière. Maurel et Prom a signé une étape décisive dans la mise en oeuvre de sa stratégie avec l'acquisition en juin 2005 des actifs colombiens et vénézuéliens de Knightsbridge. Avec cette transaction, Maurel & Prom est devenu l'un des tous premiers indépendants cotés européens en termes de réserves, de production et de résultat net consolidé, ce que les analystes nomment les " juniors ", par opposition aux " majors ". La production de Maurel et Prom se situe principalement au Congo et en Amérique Latine.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le groupe dispose d'un portefeuille minier équilibré tant en termes géographiques, d'exploration-production, d'onshore/offshore que de rapport entre les réserves 2P et 3P. - Dans un contexte de prix du baril élevé, la montée en puissance des activités et la diversification des actifs, assurent à la société une croissance forte et rapide avec un important effet de levier. - Le titre présente un intérêt spéculatif. Le groupe a en effet reçu plusieurs manifestations d'intérêt.

Les points faibles de la valeur

- Maurel et Prom est une valeur cyclique très fortement dépendante des cours du pétrole ainsi que des résultats de ses explorations. - Le fait que Maurel et Prom se lance dans la première exploration, y compris dans des zones peu connues, est une source de risque (comme de bonne surprise en cas de découverte).

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Contrairement aux "majors", les "juniors" ne sont pas intégrées : elles ne font que de l'exploration & production, sans raffinage ni pétrochimie, ce qui confère à leur titre une plus grande sensibilité au prix du baril. Leurs découvertes ou leurs acquisitions, rapportées à leur taille, ont également plus d'impact sur leur valeur. - La publication des reserves 1P et 2P du groupe est une donnée à suivre avec attention. La valorisation de ce type de société est en effet basée non sur l'huile en place mais sur les réserves qui dépendent du taux de récupération des hydrocarbures en place.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Depuis cinq ans, de nouveaux grands consommateurs comme le Moyen-Orient et la Chine sont apparus avec une demande qui croît d'autant plus vite qu'ils subventionnent leurs prix domestiques. A côté de cette demande tendue, l'IAE (Agence internationale de l'énergie) souligne l'existence de plusieurs éléments négatifs pour l'offre de pétrole à venir. L'IAE considère, en effet, que la production des pays non membres de l'Opep devrait augmenter moins que prévu cette année, en s'accroissant seulement de 455000 barils quotidiens par rapport à l'an passé alors que l'agence tablait précédemment sur une progression de 680000 barils. Cela s'explique par des performances décevantes des champs pétrolifères de la mer du Nord, du Mexique et de certains gisements aux Etats-Unis. C'est pourquoi l'Opep, qui assure déjà près de 40% de l'approvisionnement mondial, sera sollicité.