Transport Aérien : depuis 2001, le secteur peine à relever la tête

04/09/2008 - 06:48 - Boursier.com

La facture pourrait finalement être encore plus salée que ne le redoutaient les compagnies aériennes...

La facture pourrait finalement être encore plus salée que ne le redoutaient les compagnies aériennes. L'Association Internationale du Transport Aérien (IATA) a mis à jour ses estimations de résultats pour le secteur en 2008. Alors qu'elle visait auparavant une perte globale annuelle de 2,3 Milliards de Dollars (établie début juin dernier, alors qu'elle anticipait un profit de 4,5 Mds$ auparavant), l'organisation entrevoit désormais un déficit de 5,2 Mds$, basé sur un kérosène à 140 Dollars le baril en moyenne (113$ pour le baril de brut). La facture fuel devrait ainsi atteindre 186 Mds$ cette année, contre 136 Mds$ en 2007. Elle représenterait ainsi 36% des coûts opérationnels d'une compagnie, contre 12% en 2002. Dans le détail, les transporteurs nord-américains devraient cumuler 5 Mds$ de pertes en 2008, ce qui fait d'eux les premières victimes de la crise. Les profits des compagnies asiatiques sont attendus à 300 M$, divisés par trois en un an. Les bénéfices des compagnies européennes seraient encore plus touchés (de 2,1 Mds$ à 300 M$). Les pertes en Amérique Latine (300 M$) et en Afrique (700 M$) vont se creuser, tandis que les compagnies du Moyen-Orient ne devraient plus générer que 100 M$ de profits, moitié moins qu'en 2007. Le ralentissement économique est également à l'oeuvre. Les chiffres du trafic de juillet montrent que la croissance de la demande a ralenti à 1,9%, soit le taux le plus faible des 5 dernières années. La hausse des capacités (3,8%) montre que l'offre ne s'adapte pas à la demande aussi rapidement. La surprise de la période est venue d'Asie où le trafic s'est contracté, certes du fait d'un changement de politique des visas en Chine, mais aussi parce que la crise s'étend. La demande Cargo s'est contractée de 1,9% sur la période. Les perspectives 2009 ne sont guère plus enthousiasmantes. En première approche, l'IATA redoute une nouvelle perte de 4,1 Mds$, sur la base d'une croissance globale ralentie à 2,9% et d'un kérosène à 136$ le baril (soit 110$ par baril de brut). La facture fuel est attendue en forte hausse avec la forte baisse des couvertures, à 223 Mds$, soit 40% des coûts opérationnels. Le directeur général de l'organisation basée à Genève, Giovanni Bisignani, estime qu'un "changement fondamental" est nécessaire et appelle les partenaires des compagnies, aéroports, fournisseurs de services de navigation, à participer aux efforts. Il en appelle une fois encore à une libéralisation accrue du ciel mondial.



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