GDF SUEZ : premiers pas à Singapour

05/09/2008 - 10:00 - Option Finance

(AOF) - Le consortium emmené par GDF Suez a remporté l'appel d'offres pour la privatisation de la plus grande société électrique de Singapour. En effet, GDF Suez, avec une participation de 30 % dans un consortium comprenant Marubeni Corporation (30 %), The Kansai Electric Power Co. (15 %), Kyushu Electric Power Co. (15 %) et Japan Bank for International Cooperation (10 %), a signé un contrat avec Temasek pour l'acquisition de la totalité des actions de Senoko Power. Senoko est le plus grand producteur d'électricité de Singapour, fort d'une part de marché de 30 % en 2007. Senoko est aussi un des principaux détaillants dans le segment industriel et commercial du marché, a précisé GDF Suez. Senoko détient et exploite un portefeuille unique d'unités de production – essentiellement des centrales à cycle combiné au gaz naturel. Ces installations, situées pour la plupart dans le Nord de Singapour, représentent une capacité combinée de 3 300 MW. Senoko prévoit également d'utiliser le gaz naturel liquéfié (GNL) qui sera vendu par British Gas et transporté par le terminal GNL de Singapour, dont la conception, la construction et l'exploitation seront assurées par PowerGas et GDF Suez. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

GDF Suez est issue de la fusion réalisée le 22 juillet 2008, après deux ans et demi de longues fiançailles, entre Gaz de France et Suez. Le groupe présidé par Gérard Mestrallet, secondé par Jean-François Cirelli, constitue le leader européen dans le secteur de l'électricité et du gaz en termes de chiffre d'affaires : 74,3 milliards d'euros en 2007, contre 69 milliards pour E.ON et 60 milliards pour EDF. Le groupe compte 196 500 collaborateurs. Coté à Bruxelles, Luxembourg et Paris, GDF SUEZ est représenté dans les principaux indices internationaux : CAC 40, BEL 20, DJ Stoxx 50, DJ Euro Stoxx 50, Euronext 100, FTSE Eurotop 100, MSCI Europe et ASPI Eurozone.L'Etat français est le premier actionnaire du groupe avec 35,7% du capital devant le Groupe Bruxelles Lambert (5,3% du capital).La capitalisation boursière de GDF Suez au moment de sa première cotation (96 milliards d'euros) lui garantissait la deuxième place du CAC 40 derrière Total mais devant EDF.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

-GDF Suez bénéficie de perspectives de croissance intéressantes sur un marché porteur et bénéficie d'une structure financière saine. - Selon les investisseurs, le groupe incarne une stratégie énergétique gagnante bâtie sur la convergence du gaz et de l'électricité. - La fusion devrait permettre à la société dé dégager à terme 1 milliard d'euros d'économie par an. -La fusion permet à GDF Suez de prendre du poids dans certains grands indices boursiers, ce qui entraîne l'achat du titre par les fonds dont la gestion réplique la composition de ces indices. -Un ambitieux programme d'investissement -10 milliards d'euros par an- afin d'atteindre les 100 gigawatts se capacités électriques installées.

Les points faibles de la valeur

-Le positionnement domestique de GDF le rend vulnérable aux tendances de l'activité économique française. - La tarification de GDF est pour l'instant toujours régulée et dépend des décisions de l'Etat. Or, le groupe achète la vaste majorité du gaz qu'il vend et toute hausse de ses coûts d'approvisionnement non répercutée dans ses prix de vente ampute ses profits. Et, le prix du gaz est indexé sur le prix du pétrole.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Pour les analystes, le nouvel ensemble GDF-Suez offre une action intéressante. GDF-Suez combine en effet une croissance à deux chiffres des résultats, des multiples inférieurs à ceux du secteur, un faible taux d'endettement et un Ebitda qui s'appuie à près d'un tiers sur des activités réglementées et donc peu risquées. - La perspective que les tarifs réglementés du gaz deviennent inférieurs aux prix du marché effraie régulièrement les investisseurs. Les hausses de prix du gaz décidées par l'Etat sont donc à surveiller.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Le verdict des parlementaires européens, rendu mi-juin, relance le débat sur la séparation patrimoniale des activités de production et de transport des électriciens européens. En effet, en obligeant les énergéticiens européens produisant de l'électricité à céder leurs réseaux de transport, il s'oppose à l'accord conclu le 6 juin dernier à Bruxelles entre les gouvernements des Vingt-Sept, qui laissait aux opérateurs le choix de céder ou garder leurs réseaux de transport. Ils se conforment néanmoins à la proposition initiale de la Commission Européenne, qui imposait dans sa directive de 2003 une séparation juridique entre la production et la distribution d'énergie. L'objectif étant de casser les monopoles et favoriser la concurrence au profit du consommateur final. Face aux ambitions du futur groupe GDF-Suez, et pour compenser ses pertes de part de marché en France avec l'ouverture du marché à la concurrence, EDF poursuit sa politique d'internationalisation. Il est ainsi prêt à payer 515 millions d'euros pour racheter les 25,5% de GDF dans SPE, numéro deux belge de l'électricité. Néanmoins cette opération risque d'être compliquée par le fait que le Britannique Centrica dispose d'un droit de préemption pour acquérir la participation de Gaz de France. EDF souhaite également acquérir British Energy pour un prix d'acquisition d'environ 14 milliards d'euros. Pour le moment le gouvernement britannique n'a pas donné son accord.