Une semaine de Bourse - Le spectre de la récession a pétrifié les marchés

05/09/2008 - 18:13 - Option Finance

(AOF) - Les places boursières mondiales ont plié sous le poids de craintes de récession. Vendredi à mi-séance, le Dow Jones affichait une perte de 5,61% sur la semaine. A Paris, l'indice CAC 40 a chuté de 6,38% en cinq séances, portant à 25,25% sa contre-performance depuis le début de l'année. L'indice phare de la place de Paris aura vécu sa plus mauvaise semaine depuis le 1er janvier. Les indicateurs économiques publiés des deux côtés de l'Atlantique ont confirmé le ralentissement prononcé de l'activité aux Etats-Unis mais aussi en Europe. En révisant à la baisse leurs prévisions de croissance pour la zone euro, l'OCDE et la BCE ont fait reculer l'euro en dessous de 1,42 dollar, son plus bas niveau depuis onze mois. Sans se départir de son discours ferme sur l'inflation, le président de la BCE Jean-Claude Trichet a estimé que les incertitudes économiques étaient "particulièrement élevées " en Europe. Conséquence, les craintes d'une baisse globale de la demande ressurgissent sur le marché pétrolier. Le baril, coté aux alentours des 106 dollars vendredi, pourrait selon certains économistes repasser sous la barre des 100 dollars d'ici quelques semaines. Dans ce contexte morose, les valeurs liées aux matières premières ont affiché le plus net recul et les valeurs financières ont continué de susciter la méfiance. Les valeurs minières ont chuté en dans le sillage du retournement du marché des matières premières. Le nickel, grande spécialité d'Eramet n'en finit plus de perdre du terrain. Le contrat à trois mois se traitait vendredi aux alentours de 19570 dollars la tonne, alors qu'elle valait 51800 en mai 2007. Conséquence de ce reflux du nickel : Eramet a perdu près de 15% cette semaine et près de 50% en trois mois. ArcelorMittal, le plus grand sidérurgiste du monde a accusé lui une perte de 19%. La dégringolade des prix du brut a atteint les valeurs liées à l'énergie. Total a enregistré une baisse hebdomadaire de 9,7% malgré la signature de trois contrats en Syrie et une acquisition stratégique aux Pays-Bas. GDF Suez malgré des résultats semestriels solides publiés lundi, a affiché lui un repli de 8,3%. L'événement financier de la semaine fut sans conteste l'annonce jeudi des modalités de l'augmentation de capital de 3,7 milliards d'euros de Natixis. La quatrième banque française émettra 1,6 milliard d'actions nouvelles à un prix de 2,25 euros. Un prix qui représente une décote de pas moins de 61% par rapport au prix de clôture de mercredi soir. (P-J.L)