HERMES veut renforcer sa présence en Chine

09/09/2008 - 09:02 - Option Finance

(AOF) - Hermès envisage d'ouvrir trois ou quatre magasins par an en Chine au cours des trois prochaines années, a déclaré son directeur général adjoint Patrick Albaladejo dans un entretien accordé à l'agence Reuters. Le groupe de luxe entend renforcer sa présence dans le pays. Hermès exploite déjà 12 magasins en Chine. Il y a doublé son chiffre d'affaires chaque année ces trois dernières années. Mais, ce rythme sera difficile à suivre, a concédé Patrick Albaladejo. Le chiffre d'affaires d'Hermès en Chine est inférieur à 50 millions de dollars, a ajouté le responsable sans plus de précisions. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Groupe de luxe mondialement connu, Hermès maîtrise plusieurs métiers (maroquinerie, prêt-à-porter, carrés de soie, horlogerie, parfums, arts de la table). Les produits Hermès sont distribués par le biais de magasins exclusifs ou dans d'autres points de vente, comme certains grands magasins, les boutiques hors taxes en aéroport et à bord des compagnies aériennes. Le groupe réalise près de 30 % de ses ventes au Japon. Il est également bien implanté dans les autres pays asiatiques (Chine, Corée du Sud, Hong-Kong, Thaïlande,…), en Europe et aux Etats-Unis. Hermès détient une participation de 35 % chez le couturier Jean-Paul Gaultier et continue sa diversification dans le luxe: le groupe a investi 25 millions de francs suisses (15,7 millions d'euros) en 2006 pour entrer à hauteur de 25% dans le capital de l'horloger suisse Vaucher Manufacture Fleurier, par le biais d'augmentations de capital successives.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Hermès bénéficie d'une notoriété mondiale. - Le groupe a su développer une clientèle locale, qui lui permet d'être moins dépendant des flux touristiques. -Le statut de marque " superluxe " d'Hermès lui donne un pouvoir de négociation élevé et lui permet d'augmenter les prix chaque année, ce qui lui donne une qualité défensive. -La marque recèle encore d'un potentiel de développement important en termes de produits ou d'expansion géographique. - La valorisation du titre intègre une prime spéculative: les marchés alimentent les rumeurs d'un rachat du groupe.

Les points faibles de la valeur

- Le capital de la société est verrouillé par la famille fondatrice qui en possède 72%, par le biais d'une société en commandite, ce qui prive en partie le titre d'un attrait spéculatif. La société Emile Hermès SARL joue le rôle d'associé commandité et détient le pouvoir et la gestion, quelle que soit la part détenue par la trentaine d'actionnaires familiaux. - Le titre se situe à des niveaux de valorisation très élevés par rapport à ses pairs. -Hermès est sensible à l'évolution du dollar, et l'affaiblissement actuel du billet vert lui est défavorable. De même, il est dépendant du niveau du yen.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Acteur du secteur du luxe, Hermès est fortement dépendant de l'état de santé de l'économie des zones américaine et japonaise. Les ventes du groupe sont aussi sensibles aux flux touristiques et donc au trafic aérien, qui, lorsqu'ils diminuent, affectent en particulier les ventes de parfums et de carrés de soie. - La prime spéculative pourrait s'affaiblir, la direction déclarant de façon récurrente qu'Hermès n'est pas à vendre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Luxe et cosmétiques

Le secteur du luxe devrait connaître encore de belles années : l'émergence d'une classe aisée dans les pays émergents constituera un fort relais de croissance. Cette tendance devrait s'accentuer d'ici à 2010 et compenser un éventuel ralentissement des marchés matures. Ainsi, le tourisme japonais, aujourd'hui en stagnation, est désormais supplanté par le tourisme chinois. A ce phénomène devrait s'ajouter la demande des pays enrichis par la flambée des matières premières, notamment ceux basés au Moyen-Orient, en Russie ou au Brésil. Sur le front de l'offre, les marques de luxe produisent de plus en plus dans les pays émergents pour deux raisons. La première tient aux coûts de production élevés en Italie et en France. La seconde, à la difficulté pour les groupes de trouver en France les compétences artisanales nécessaires à la fabrication de leurs articles. Quelques rares entreprises, en particulier Chanel, n'appliquent pas cette stratégie. Elles ont plutôt choisi de racheter des fournisseurs détenant des savoir-faire jugés stratégiques (portant sur la broderie, les plumes...) qui risquaient de disparaître.