TOTAL affiche sa confiance

10/09/2008 - 16:50 - Option Finance

(AOF) - L'amont est l'avenir de l'homme, sinon du groupe, a rappelé en substance Christophe de Margerie, le directeur général de Total à l'occasion de la présentation annuelle aux analystes financiers. "Dans l'amont (...) si nous voulons une forte croissance, il faut faire des acquisitions dans un futur proche", a affirmé l'ancien responsable de la branche Exploration et Production de la compagnie pétrolière. L'amont représentant plus de 80% du résultat opérationnel courant du groupe, l'enjeu est d'importance. Total table sur une croissance des volumes dans les activités d'amont de 2% à 3%, supérieure à la moyenne du marché entre 2006 et 2010. Mais, selon lui, la production pétrolière mondiale restera en deçà des 100 millions de barils par jour jusqu'en 2030 en raison des contraintes géopolitiques. A titre de comparaison, l'offre mondiale s'est établie à 86,8 millions de barils jour au mois d'août, d'après l'Agence Internationale de Pétrole (AIE). Le quatrième groupe pétrolier occidental a rassuré le marché quant à son programme d'investissement de 19 milliards de dollars en 2008 : "Il se déroule comme prévu". Les spécialistes s'inquiètent régulièrement de l'impact de la hausse des coûts des matières premières sur l'investissement du groupe. Total entend même accentuer "son programme de recherche et développement", qui devrait s'élever à 5,5 milliards d'euros en cumulé, d'ici 2013. Christophe de Margerie a relativisé l'impact du reflux des prix du pétrole sur le groupe : un baril à 80 dollars permet "un retour raisonnable" sur investissement, a t-il assuré. Confiant dans ses perspectives, la major a annoncé le versement d'un acompte sur dividende de 1,14 euro par action, en hausse de 14% par rapport à l'acompte de 2007 et confirmé son intention de céder sa participation de 12,4% dans Sanofi-Aventis. A la Bourse de Paris, Total progresse de 0,48% à 44,39 euros à comparer à un indice CAC quasi-stable. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Total est l'une des toutes premières compagnies pétrolières et gazières internationales. Ses activités s'exercent dans plus de 100 pays et couvrent toute la chaîne de l'industrie pétrolière, depuis l'amont (exploration, développement et production de pétrole et de gaz), jusqu'à l'aval (raffinage et distribution des produits pétroliers et commerce international de pétrole brut et de produits). Le quart du chiffre d'affaires du groupe est réalisé en France. Christophe de Margerie a remplacé Thierry Desmarest à la tête du groupe dès le 14 février 2007.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le " modèle " opérationnel et financier du groupe offre de la visibilité aux investisseurs. - Le groupe bénéficie d'une structure financière solide. - Les actionnaires sont bien traités par le groupe tant en termes de dividendes que de rachats d'actions.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est sensible à l'évolution du dollar, lequel est la devise de facturation sur le marché du pétrole. Total est la seule major à publier ses comptes en euros. - Par rapport aux trois plus importantes sociétés du secteur Exxon, BP, Royal Dutch, la société souffre d'un manque de taille et de diversification géographique. - Le secteur amont de l'exploration-production n'a pas affiché de bons résultats courant 2006, réalisant de faibles marges. Il faudra sûrement attendre l'horizon 2008 pour que le niveau de la production repasse au dessus de celui de 2004. Total anticipe une production en croissance de 4% par an pour 2006/2010.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le cours du titre fluctue en fonction de l'évolution à moyen terme du prix du baril de pétrole et du gaz. En effet, d'une manière générale, les perspectives du secteur pétrolier, tant en amont (exploration et production) qu'en aval (raffinage et distribution), dépendent de l'évolution du cours moyen du pétrole brut. - Les tensions géopolitiques susceptibles d'entraîner des perturbations de la production, ou encore le niveau des réserves stratégiques détenues par les pays consommateurs sont à surveiller.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Pétrole et parapétrolier

Depuis cinq ans, de nouveaux grands consommateurs comme le Moyen-Orient et la Chine sont apparus avec une demande qui croît d'autant plus vite qu'ils subventionnent leurs prix domestiques. A côté de cette demande tendue, l'IAE (Agence internationale de l'énergie) souligne l'existence de plusieurs éléments négatifs pour l'offre de pétrole à venir. L'IAE considère, en effet, que la production des pays non membres de l'Opep devrait augmenter moins que prévu cette année, en s'accroissant seulement de 455000 barils quotidiens par rapport à l'an passé alors que l'agence tablait précédemment sur une progression de 680000 barils. Cela s'explique par des performances décevantes des champs pétrolifères de la mer du Nord, du Mexique et de certains gisements aux Etats-Unis. C'est pourquoi l'Opep, qui assure déjà près de 40% de l'approvisionnement mondial, sera sollicité.