MICHELIN : Continental revoit ses objectifs à la baisse

15/09/2008 - 08:46 - Option Finance

(AOF) - Continental, le concurrent allemand du français Michelin, a abaissé ses objectifs annuels pour 2008. Le fabricant de pneumatiques met en cause une "dégradation substantielle de l'environnement économique" en Amérique du Nord et en Europe ainsi que la cherté des matières premières. Continental table désormais sur des marges de 8,5% en 2008, contre 9,3% auparavant. (AOF)

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ACTIVITE DE LA SOCIETE

Numéro deux mondial du pneu derrière le japonais Bridgestone, Michelin occupe des positions de premier plan (20% des parts du marché mondial) sur tous les marchés des pneumatiques (automobiles, utilitaires, poids lourds, motos, mais aussi engins agricoles ou du BTP, ou encore métros ou avions). Il est également présent dans la distribution (Euromaster) et dans l'édition (cartes routières, guides touristiques et gastronomiques). Enfin, le groupe a lancé une gamme d'accessoires automobiles. Michelin emploie 115 755 personnes sur les cinq continents. Le groupe réalise 49% de ses ventes en Europe, 36% en Amérique du Nord et 15% dans le reste du monde.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Grâce à une stratégie multimarque (Uniroyal, Kléber, BFGoodrich…), Michelin est à même de répondre à l'ensemble des segments du marché. - Le groupe axe sa stratégie autour de l'innovation technologique et du haut de gamme qui lui permettent de dégager des marges supérieures. De plus, Michelin est le seul groupe à proposer des pneus poids lourds extra-larges ou des pneus de génie civil de très grande taille, segments très lucratifs. -Le plan de réduction des coûts étalé de 2006 à 2010 va permettre à Michelin d'accroître l'efficience de ses investissements, sa rentabilité et sa génération de cash-flow. - Le marché du remplacement représente environ 75% des ventes en volume de Michelin. Le groupe subit donc beaucoup moins que d'autres la cyclicité des marchés automobiles.

Les points faibles de la valeur

- En première monte, les constructeurs exercent une forte pression sur leurs fournisseurs. - Le groupe a des engagements significatifs en matière de retraites. - La volatilité des coûts de production reste problématique avec la montée du prix des matières premières, notamment celui de la gomme naturelle. -La baisse du dollar pèse sur les comptes de Michelin.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Sachant qu'un pneumatique est composé à 58 % de produits dérivés du pétrole (caoutchouc synthétique), l'évolution du prix du baril conditionne partiellement les marges de la société clermontoise. -L'entrée de nouveaux concurrents sur le marché "mass market" très sensible au prix est à surveiller, notamment du côté de l'Asie. -Michelin ne cesse de se renforcer dans les pays émergents, qui représentent déjà 25 à 30% de ses ventes.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobile - Equipementiers

L'an passé, les ventes des fabricants français d'équipements automobiles ont reculé de 1,5% par rapport à 2006, pour s'établir à 22,7 milliards d'euros, selon la Fédération des industries des équipements pour véhicules (FIEV). Les effectifs ont suivi le recul du marché et ont, eux-mêmes, baissé de 4,6% en 2007, à 114500 personnes. Début 2008, sur un marché automobile en retrait dans les pays développés, les performances sont disparates selon les acteurs. Au premier trimestre, Valeo a enregistré un bénéfice avant impôts de 43 millions d'euros, en progression de 30,3% par rapport à la même période de l'an dernier. Malgré l'envolée continue du coût des matières premières, le groupe améliore nettement (+21,6%) sa marge opérationnelle et réussit à alléger sa dette de 786 millions d'euros grâce à la cession de l'activité câblage. De plus il bénéficie de la fin du conflit entre ses dirigeants et le fonds d'investissement Pardus, à travers la nomination d'un représentant de Pardus à son conseil d'administration. Les performances de Faurecia ne sont pas aussi bonnes : le groupe, toujours déficitaire, a affiché un chiffre d'affaires stable à 3,2 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année. Le recul de 4% de l'activité en Europe est compensé par une forte croissance en Asie et en Amérique.