ALITALIA : l'horizon reste incertain

15/09/2008 - 11:56 - Option Finance

(AOF) - Une partie des syndicats a signé un protocole d'accord sur la restructuration d'Alitalia dans la nuit de dimanche à lundi, permettant de relancer les négociations sans écarter l'éventualité d'une faillite de la compagnie aérienne. Cet accord-cadre, qui prévoit quelque 3 000 suppressions d'emplois, a pu être signé en raison de l'éclatement du front syndical. Les quatre confédérations syndicales (CGIL, CISL, UIL et UGL) sont donc parvenues à un accord avec les repreneurs et le gouvernement, celui-ci fixant les effectifs de la nouvelle compagnie à 12 500 personnes. Les repreneurs n'envisageaient jusqu'à présent que de conserver 11 500 salariés d'Alitalia et Air One, sur un total de 17 500 aujourd'hui. En revanche, les syndicats SDL, ANPAC, UP, ANPAV et Avia, représentant les pilotes, les hôtesses et les stewards, ont rejeté l'accord en bloc, qualifiant celui-ci de "provocation" dans un texte commun. Le dossier, déjà particulièrement épineux, s'est encore compliqué avec l'injonction de la compagnie pétrolière Eni, qui a exigé d'être payée sur le champ, menaçant dans le cas contraire de cesser de fournir du carburant. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Transport aérien

Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies " low-cost " est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.