La faillite de Lehman Brothers aura un impact sur les banques françaises. Il devrait toutefois être relativement limité, si l'on en croit les premières informations données au compte-goutte par les établissements financiers, dont les actions ont été matraquées hier en Bourse... De son côté, la ministre de l'Economie Christine Lagarde a estimé que les répercussions devrait être "contenues" en raison de "l'exposition limitée" des banques françaises à Lehman Brothers, et a assuré que "toutes les mesures étaient prises pour minimiser les répercussions" de la crise en France.
La première banque à communiquer ses risques a été Dexia (-9,25% hier à 9,53 Euros), qui a évalué son exposition totale à 2,28 MdsE, dont 500 ME pour la partie directe et non garantie.
BNP Paribas (-7,16% à 59,9 Euros) n'a pas donné de chiffres précis, indiquant que le risque était "gérable pour une banque de notre envergure". Des analystes estiment à 500 ME au maximum l'exposition de BNP Paribas, qui a échappé largement jusqu'ici à la crise des "subprimes". La banque, seul créancier français mentionné dans le document de dépôt de bilan déposé auprès de la SEC, détient une ligne obligataire Lehman Brothers de 250 M$. En outre, selon des analystes, elle possèderait des garanties d'appels de marge sur la banque américaine de l'ordre de 200 M$ sur des marchés organisés. Les contreparties de ces engagements seraient des actifs très liquides, ce qui limiterait les risques de pertes.
De son côté, Natixis (-14,6% à 2,98 Euros) a indiqué tard hier soir que son exposition totale était de 376 ME, dont l'essentiel (281 ME) est "surcollatéralisé par des portefeuilles de titres liquides ou du cash protégeant à ce jour Natixis de tout risque de contrepartie sur ces opérations".
L'assureur Axa (-8,5% à 20,35 Euros) a lui aussi été laminé hier en Bourse, car il se trouve être l'un des premiers actionnaires de Lehman Brothers avec 9,46% de son capital, dont on ignore le prix de revient moyen... Toutefois, ces titres ne sont pas détenus en direct, mais pour le compte de clients gérants de fonds, ce qui, en principe, protège l'assureur de tout risque de perte.
Pour l'instant, la Société Générale (-9,6% à 58,7 Euros) comme le Crédit Agricole (-9,2% à 12,7 Euros) n'ont pas voulu chiffrer leur exposition à Lehman, assurant qu'elle restait "limitée".
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