NATIXIS : son exposition au risque de contrepartie sur Lehman Brothers

16/09/2008 - 09:00 - Option Finance

(AOF) - Natixis a dévoilé son exposition au risque de contrepartie sur le groupe Lehman Brothers, qui s'est placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. La banque française précise ne pas avoir d'exposition sous forme de dépôts ou de prêts interbancaires. En revanche, Natixis a un risque net sur la signature Lehman de 21 millions d'euros et une exposition en "mark to market" liée aux transactions effectuées sur des instruments hors bilan protégées par des CSA (Credit Support Annex) de 34 millions d'euros. Le groupe a également a également indiqué avoir une contre-garantie sur un swap de performance dont le coût de remplacement est estimé à 40 millions d'euros et un ensemble de risques divers de contrepartie pour un montant de 14 millions d'euros. Par ailleurs, Natixis a fait état d'opérations de prêts-emprunts de titres pour un montant nominal de 267 millions d'euros, surcollatéralisées par des portefeuilles de titres liquides ou du cash protégeant à ce jour Natixis de tout risque de contrepartie sur ces opérations. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Natixis est né en novembre 2006 de la fusion des activités de banque de gros des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne. Initialement les participations respectives des Banques Populaires et des Caisses d'Epargne dans le nouvel ensemble étaient de 45,5%. Mais la mise sur le marché de 233,65 millions de titres, au prix de 19,55 euros, a permis de les abaisser à 34%. Le nouveau groupe s'affiche comme la première banque française en matière de gestion d'actifs avec plus de 500 milliards d'euros sous gestion dans le monde. Natixis s'organise autour de 6 pôles d'activités: la banque de détail, la banque de financement et de marché, la banque d'investissement privé, l'assurance-crédit et les crédits à la consommations et autres prestations.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

-Un quart de ses revenus proviennent des sommes reversées par les réseaux des Banques Populaire et des Caisses d'Epargne, par nature peu cycliques. -Natixis devrait profiter des synergies de fusion attendues à 522 millions d'euros. -Le nouvel ensemble bénéficie d'un important potentiel de croissance compte tenu du soutien de ses réseaux.

Les points faibles de la valeur

- De tous les grands établissements français cotés à Paris, Natixis est le plus lié aux revenus cycliques, de banques d'affaires (40% des recettes) et de marché (10%). - Le système de gouvernance de la banque, partagé entre ses deux actionnaires principaux, Banque Populaire et l'Ecureuil, peine à convaincre de son efficacité, malgré leur réaction rapide lors du rachat de CIFG, une filiale de Natixis touchée par la crise du subprime, pour 1,5 milliard de dollars, qui a permis d'éviter une recapitalisation à la jeune banque. - La faible visibilité de l'activité de banque d'investissement de Natixis, son plus gros contributeur en termes de revenus, ne joue pas en sa faveur.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le groupe est très sensible à l'évolution des marchés financiers (pour sa division banque d'investissement), mais également à celle de la conjoncture économique (pour son activité de banque de financement). - Par ailleurs, en tant que valeur financière, le titre est sensible à l'évolution des taux d'intérêts. - En raison de la crise actuelle du crédit, le titre est plus sensible aux variations des grandes valeurs financières.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Banques

L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.