CIBA : un grand actionnaire a rejeté l'offre de BASF

17/09/2008 - 11:33 - Option Finance

(AOF) - Le grand actionnaire de Ciba, l'espagnol Bestinver, n'a pas l'intention de céder sa participation de 13,2% à l'allemand BASF. L'offre de 50 francs suisses par action "sous-évalue nettement le groupe si on la compare à d'autres transactions dans le secteur des spécialités chimiques", a expliqué la société d'investissement mardi dans un communiqué. Jusqu'à présent, seul le hedge fund Golden Peaks, qui détient 1% de Ciba, avait rejeté l'offre. La Banque cantonale de Zurich ne croit pas que Bestinver puisse faire échouer l'offre de 3,8 milliards d'euros de l'allemand, même si la société espagnole pourrait recevoir quelques soutiens. L'analyste Martin Schreiber interrogé par l'agence AWP parie sur un succès de l'offre de BASF. Ciba est en pleine phase de restructuration et doit digérer deux acquisitions onéreuses et malheureuses, a-t-il rappelé. BASF et Ciba n'ont pas voulu commenter le refus de Bestinver. Mardi, l'action BASF a terminé à 35,16 eurps, en baisse de 3%, alors que Ciba a clôturé à 48 francs suisses, en recul de 1,4%. Ce matin, Ciba recule de 0,29% à 47,46 francs suisses. BASF cède lui 0,63% à 94,49 euros. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Produits de base - Chimie

Les pétrochimistes européens sont confrontés à un environnement extrêmement difficile sous la pression d'un double impact négatif. A celui causé par des niveaux historiquement élevés du prix du baril de pétrole s'ajoute l'effet pénalisant du bond du prix du naphta, l'une des principales matières premières utilisées par les pétrochimistes français et européens. La tonne de naphta a franchi la barre de 1000 dollars début 2008, soit 60% de plus que la moyenne sur 2007. Les acteurs cherchent à répercuter auprès de leurs clients l'envolée de leur facture énergétique par une augmentation de leurs prix. Ainsi, au cours des deux premiers mois de l'année, les prix des produits pétrochimiques ont progressé de 9% en Europe, selon les données du Cefic, l'organisme professionnel européen. Néanmoins ils éprouvent des difficultés croissantes à mener cette politique car ils craignent que leurs clients (fabricants d'emballages, de matériaux d'isolation pour le bâtiment, ou constructeurs automobiles) ne modifient durablement leurs approvisionnements pour limiter le poids des substances chimiques de leurs produits et réduire ainsi leurs coûts. Par conséquent, déjà pénalisées en 2007, les marges pétrochimiques risquent de se détériorer davantage ces prochains mois.