Les obligations d'entreprise - en meilleure santé que les actions ?

17/09/2008 - 14:04 - Sicavonline - JP Morgan AM

La semaine dernière s'est ouverte sur le sauvetage d'urgence de FreddieMac et FannieMae. Véritable ballon d'oxygène, ce renflouement a permis aux actions de s'inscrire en hausse dans la journée de lundi, ainsi clôturée sur des gains, respectivement, de 2 % et 3 % par les indices S&P 500 et Eurostoxx. Si l'indice I-traxx Crossover a terminéla séance de lundi en recul de 20 points de base (pb) à534pb, la réaction du marchédu crédit était plus tempérée comme l'attestent les modestes volumesde transactions. Cette aversion s'est révélée fondée, alors que le rebond des actions lundi tournait également court sur fond d'inquiétudes àl'égard du sort de LehmanBrothers. En conséquence, l'indice Crossover a clôturéla semaine en franchissant le seuil des 550pb. Bien que les mesures prises par le gouvernement américain prouvent sa volontéd'intervenir pour soutenir les marchés financier/immobilier, elles soulignent également la gravitéde la situation. Et il semble que ce soit cette gravitéque les acteurs sur le marchédu crédit choisissent de retenir, eu égard àla persistance des inquiétudes concernant le secteur financier. La récente annonce d'un futur durcissement des conditions de crédit de la part de la BCE sous forme d'une réduction des montants octroyés en contrepartie des obligations apportées par les banques et des obligations adossées àdes actifs, ainsi que l'échec du projet de levée de capitaux de Lehman et la «vente bradée»de sa branche de gestion d'actifs, ont ajoutéàla nervositédes marchés du crédit toute la semaine. L'indice Crossover s'établit désormais en deçàdes 550pb, un niveau de près de 150pb plus élevéque ses points bas de la mi-mai et proche de ses niveaux du 1er trimestre. Comme l'on pouvait s'y attendre, les spreads du papier financier subordonnéont sous-performé. En effet, les nouvelles émissions ont, pour la quasi-totalitéd'entre elles, vu leurs spreads s'élargir depuis leur lancement. Ainsi, parmi celles ayant le moins bien performéont figurél'émission RBS 7 0916 % 2017 Tier 1 dont le spread s'établit désormais à630pb, soit +360pb depuis son lancement, et l'émission UBS 7 152 % 2017 Tier 1 dont le spread est aujourd'hui à550pb, soit +265pb. A l'inverse, les obligations d'entreprise ont enregistréune meilleure performance, surtout dans les secteurs non cycliques àl'instar de certaines émissions dans les télécommunications et la distribution de produits alimentaires. Les obligations d'entreprise, particulièrement les mieux notées de type «high grade», bénéficient du fait qu'en dépit de la morositéambiante, on n'a pas assistéàd'importants défauts d'entreprises. Cela se vérifie dans le taux de défaut aujourd'hui à4,2 %, contre 5,5 % plus tôt dans l'année. Autre bonne nouvelle, la Fed et le Trésor américain sont résolus àéviter une récession et às'attaquer àla contraction du crédit. Dans ce contexte, sile pire est peut-être derrière nous en matière de dépréciations d'actifs parmi les banques et bien que le risque de révisions àla baisse des bénéfices reste important, les obligations d'entreprise pourraient être en position de mieux performer que les actions. (Contributeur : MustaqRahaman, GMAG Londres)

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