Les progressions sont incroyables ce matin sur les marchés actions européens, en particulier du côté des financières. Dexia et Natixis s'envolent ainsi de plus de 20%, tandis que la Société Générale, AXA, NYSE Euronext ou Crédit Agricole progressent de plus de 15%. D'autres dossiers fortement attaqués dernièrement sont en vive hausse, à l'image de Rhodia, Orco ou Thomson qui gagnent plus de 10%. Tout noir ou tout blanc, il n'y a plus de demi-mesure sur les marchés financiers, signe de la grande nervosité qui y règne.
Après des plongeons spectaculaires en milieu de semaine, les indices mondiaux s'envolent donc à nouveaux envolés depuis hier soir, sous l'impulsion de Wall Street où le Dow Jones a gagné 3,8% et le Nasdaq Composite 4,8%. Ce matin en Asie, c'est également l'euphorie avec des gains de 8,1% à Hong Kong et de 3,8% à Tokyo. Les valeurs financières affichent de copieux rebonds, après les informations selon lesquelles Washington s'apprêterait à envoyer la cavalerie au secours de Wall Street. Henry Paulson, le secrétaire au Trésor américain travaillerait en effet à la création d'une vaste structure de cantonnement (dite de "defeasance") destinée à recevoir les produits titrisés "illiquides" des banques.
La stratégie du cantonnement avait déjà été employée dans les années 1980 aux Etats-Unis pour sauver de la faillite le réseau des Caisses d'épargne (Savings & Loans banks) en pleine déroute (déjà en raison d'ailleurs d'un excès de crédits immobiliers ...) et en France pour sauver le Crédit Lyonnais de la faillite au début des années 1990. Il s'agit d'une mesure extrême, dont le coût final est supporté par le contribuable, dans la mesure où la structure de "defeasance" essuie généralement de lourdes pertes... Hier soir, Henry Paulson et le patron de la Fed, Ben Bernanke, n'ont certes pas encore annoncé de plan formel, mais, selon la presse, celui-ci a été évoqué lors d'une réunion avec des responsables du Congrès américain. "La racine du mal (...) est la chute des prix de l'immobilier", a affirmé Paulson lors d'un point presse après cette réunion. "Nous travaillons à une solution qui vise le coeur même de ce problème, c'est-à-dire les actifs non liquides qui se trouvent dans les bilans des institutions financières".
Le plan en bonne est due forme devrait être élaboré au cours du week-end avant d'être présenté au Congrès, selon le site internet de 'CNN'. Des proches du dossier cités par l'agence 'Bloomberg' affirmaient de leur côté que Paulson veut créer un fonds de 800 milliards de dollars pour héberger les mauvaises créances, ainsi qu'un deuxième fonds, de 400 milliards de dollars, ayant la garantie de la Fed, en vue d'assurer les dépôts placés dans les sicav monétaires américaines. En effet, la crise menace depuis quarante-huit heures de s'étendre jusqu'aux fonds monétaires, des placements pourtant réputés comme étant sans aucun risque... Au moins deux d'entre eux ont fait état officiellement de difficultés depuis mardi.
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