Le week-end a encore été très chargé outre-Atlantique pour le gouvernement américain. Henry Paulson, le secrétaire américain au Trésor, a détaillé son plan de sauvetage financier, qui devrait être adopté dès cette semaine par le Congrès US. Il prévoit la création d'une entité chargée de racheter les créances immobilières "toxiques" des banques, à hauteur de 700 Milliards de Dollars, sur une période de deux ans. Le plan sera même ouvert, sous conditions, aux banques étrangères opérant aux Etats-Unis.
A charge ensuite pour l'administration de piloter ces créances, avec une grande liberté de gestion, en les conservant, les recouvrant ou les revendant selon l'état du marché du crédit... Le coût final pour le contribuable ne pourra donc être déterminé qu'en bout de course, lorsque la structure de cantonnement aura réalisé toutes les mauvaises dettes, et il dépendra bien entendu de la vitesse avec laquelle les marchés et l'économie se redresseront.
En attendant, le plan prévoit de relever le plafond de la dette publique américaine à 11.300 Mds$ contre 10.600 Mds$, puisqu'il faudra bien emprunter massivement pour financer cette vaste l'opération.
Face à la gravité de la situation, les congressistes semblent déterminés à approuver très vite le plan Paulson... La majorité démocrate a néanmoins fait savoir qu'elle voulait l'amender pour empêcher les dirigeants des entreprises concernées de toucher des bonus et autres parachutes dorés. Les démocrates vont aussi demander davantage de protection pour les acheteurs de biens immobiliers, dont les difficultés de remboursement sont au coeur de la crise actuelle.
Malgré l'énormité des sommes en jeu, il paraît acquis qu'à long terme, il serait encore plus coûteux pour l'économie américaine de "laisser-faire" le marché et de risquer une dépression semblable à celle des années 1930, avec son cortège de faillites, de chômeurs et rentrées fiscales en berne... "Je suis convaincu que cette approche audacieuse coûtera beaucoup moins aux familles américaines que l'alternative consistant à ne pas intervenir", a ainsi affirmé le président George Bush ce week-end.
De fait, le plan continue de rassurer les investisseurs boursiers, ce lundi matin, sur les Bourses asiatiques, après l'euphorie de fin de semaine dernière... Pour autant, personne ne croit à une sortie de crise rapide ou a un redressement durable des marchés. L'économie réelle semble en effet bien enrhumée aux Etats-Unis et en Europe, et les signes de ralentissement se font aussi jour dans les pays émergents... Si le pire semble avoir été évité, le meilleur pourrait encore se faire attendre un moment.
(c) Boursier.com - Les informations rédigées par la rédaction de Boursier.com sont réalisés à partir des meilleures sources, même si la société Boursier.com ne peut en garantir l'exhaustivité ni la fiabilité. Ces contenus n'ont aucune valeur contractuelle et ne constituent en aucun cas une offre de vente ou une sollicitation d'achat de valeurs mobilières ou d'instruments financiers. La responsabilité de la société Boursier.com et/ou de ses dirigeants et salariés ne saurait être engagée en cas d'erreur, d'omission ou d'investissement inopportun.