PLAN PAULSON : le Congrès sous pression

23/09/2008 - 17:17 - Option Finance

(AOF) - Henry Paulson, le secrétaire américain au Trésor, et Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale, ont conjugué leurs efforts pour tenter de faire avancer les législateurs américains en vue d'une adoption rapide du plan de sauvetage des banques. Les deux avocats de ce fameux plans sont montés au créneau, appelant à dépasser les rivalités et les clivages politiques dans ce dossier particulièrement lourd. "Aujourd'hui, nous devons faire face à une situation nécessitant d'agir de manière urgente et avec une discipline transcendant les partis", a mis en garde M. Paulson devant la commission sénatoriale chargée de la banque et du logement. "Le Congrès doit agir d'urgence pour stabiliser la situation et éviter ce qui autrement pourrait avoir de très sérieuses conséquences pour nos marchés financiers et notre économie", a affirmé Ben Bernanke devant le comité bancaire du Sénat. "Les marchés mondiaux restent extraordinairement nerveux", a ajouté le patron de la Fed. Un discours de plus en plus alarmiste qui commence à peser sur les marchés : après la séance euphorique qu'ont connu les places mondiales vendredi à l'évocation de ce plan sans précédent, les investisseurs sont en proie aux doutes depuis le début de la semaine. Ainsi, Wall Street cédait lundi l'intégralité des gains réalisés vendredi. Le CAC 40, quant à lui, dévissait de 2,34% à une demi-heure de la cloche, après une séance marquée par des pertes similaires lundi. Selon certains observateurs, les détails du plan Paulson, qui vise à racheter aux grandes banques américaines leurs actifs "toxiques" pour les empêcher de contaminer le marché, manquent de précisions. Pire : certains commencent à évoquer l'idée que la somme de 700 milliards de dollars, avancée par les autorités américaines, ne soit pas suffisante. Selon Christian Menegatti, du fonds d'investissement RGE Monitor interrogé par "Le Monde", le montant des dettes "toxiques" des banques s'élèverait à 1 500, voire à 2 000 milliards de dollars… Sans compter le fait que le fameux plan n'a pas encore reçu le feu vert du Congrès, en dépit des efforts conjoints de Ben Bernanke et Henry Paulson. Qu'adviendrait-il en cas d'échec pur et simple du plan Paulson ? "L'alternative (à une réussite du plan) est une apocalypse financière suivie d'une grande dépression", confie un ancien fonctionnaire de la Réserve fédérale au site d'information américain, Politico. Même en cas de succès, certains craignent que les établissements les plus fragiles succombent, et que la crise laisse place à une période de récession aiguë. (An.P.)