EIFFAGE en bonne voie pour racheter Clemessy (La Tribune)

24/09/2008 - 08:57 - Option Finance

(AOF) - Eiffage est en bonne voie pour racheter Clemessy, filiale de Dalkia, elle-même filiale de Veolia. D'après des informations de sources concordantes collectées par "La Tribune", Forclum, la filiale ingénierie électrique d'Eiffage, tient le 30 septembre prochain un Comité central d'entreprise extraordinaire qui ouvrira la voie à une période de négociations exclusives d'un mois entre Eiffage et Veolia. Selon le quotidien, le lendemain, le 1er octobre, Eiffage et Clemessy organiseraient chacune un conseil d'administration pour avaliser ce processus. Clemessy, qui a réalisé en 2007 545 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 10,6 millions d'euros de résultat opérationnel et 8,9 millions d'euros de bénéfice net, permettrait à Forclum de changer de dimension, a expliqué "La Tribune". "L'entreprise compte en effet 5.000 salariés à comparer à 17.000 pour Forclum. Elle offrirait en outre une très belle complémentarité à Forclum dans la mesure où elle apporterait à la branche ingénierie électrique d'Eiffage l'industriel qui lui manquait". (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Eiffage se développe au travers de cinq métiers, la construction (Eiffage Construction), les concessions (Eiffage Concessions et APRR depuis décembre 2005), la route (Appia), l'installation électrique (Forclum), et la construction métallique (Eiffel). En décembre 2005, Eiffage a fait l'acquisition d'APPR lui permettant de devenir le numéro deux français et numéro trois européen des concessions autoroutières, en rééquilibrant son portefeuille d'opérations vers des activités à caractère récurrent.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La présence du groupe dans les concessions autoroutières ou dans l'électricité, qui offrent des revenus récurrents, lui permet d'être moins sensible aux aléas de la conjoncture économique. - Le groupe bénéficie des retombées en terme d'image de la construction du Viaduc de Millau. - La vente de sa filiale à 100 % Eiffage Parking a permis à Eiffage de limiter son ratio de dettes nettes sur fonds propres après acquisition d'APRR à moins de 50 %, permettant ainsi au groupe de poursuivre sa politique de croissance externe et de développement des PPP (partenariats publics privés). - Bon niveau d'activité de sa filiale APRR qui a annoncé un chiffre d'affaires du premier semestre 2007 en progression de 8,6% à 864,1 millions d'euros. - Eiffage ne devrait pas lancer d'offre pour acquérir les minoritaires d'APRR.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe est peu présent à l'étranger. - Les métiers d'Eiffage présentent traditionnellement de faibles marges. - L'avenir du groupe est dépendant des suites judiciaires de l'OPA de Sacyr.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Une bonne part de l'activité d'Eiffage, à l'image du secteur de la construction et du bâtiment dans son ensemble, dépend de la conjoncture économique, du niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et du climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers). - Par ailleurs, les choix budgétaires des Etats en matière d'infrastructures jouent un rôle non négligeable dans l'évolution du carnet de commandes du groupe. - Le modèle économique des concessionnaires d'autoroutes (APRR) garantit des revenus récurrents.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Construction - BTP

Selon le gouvernement, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) devrait, en 2008, enregistrer une hausse de son chiffre d'affaires comprise entre 1,2% et 2,1%. C'est moins que l'an passé où l'activité du secteur avait progressé de 4,2%. Suite à ce ralentissement, les créations d'emplois devraient se situer entre 17000 à 28000, correspondant à une hausse de l'emploi limitée à 1,1% ou 1,7%. En 2007, les effectifs avaient progressé de 4,3%. Néanmoins certains professionnels, tels Eiffage, sont optimistes, au regard de nouveaux marchés qui s'ouvrent, à la fois suite au lancement du plan de rénovation des universités mais aussi des nouvelles exigences liées au Grenelle de l'environnement. Dix campus universitaires vont pouvoir bénéficier des 3,7 milliards d'euros tirés de la vente de 2,5% du capital d'EDF pour se moderniser. Cette opération va représenter une réelle opportunité pour les majors du BTP (Vinci, Bouygues, Eiffage, Spie Batignolles) mais aussi pour les entreprises de taille plus modeste telles que Rabot-Dutilleul, Fayat, Léon Grosse ou Demathieu & Bard.