Crise financière : le plan de sauvetage traîne, le Congrès se fait prier

24/09/2008 - 08:44 - Boursier.com

Pas question pour les élus américains d'accorder un blanc-seing au "plan Paulson" ! Le Congrès, à majorité démocrate, fait traîner les choses, et...

Pas question pour les élus américains d'accorder un blanc-seing au "plan Paulson" ! Le Congrès, à majorité démocrate, fait traîner les choses, et exige des amendements au plan de sauvetage de 700 Milliards de Dollars proposé dimanche par Henry Paulson, le secrétaire au Trésor. Hier soir, les discussions menaçaient même de tourner au bras de fer, au grand dam des marchés boursiers, qui attendent avec impatience le contenu précis du plan pour reprendre confiance... A Wall Street, l'indice Dow Jones a cédé à nouveau 1,46% et le Nasdaq 1,2%, tandis qu'à Paris, le CAC 40 rechutait de près de 2%. Certains élus sont particulièrement remontés depuis que Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale, a suggéré que le gouvernement rachète les mauvaises créances des banques à un cours supérieur à leur prix 'cassé' actuel. Ils refusent de faire le moindre cadeau aux institutions qui ont déclenché la crise actuelle en prenant des risques de crédit excessifs. Les élus réclament aussi des mesures de protection accrues contre les expulsions de ménages étranglés par la hausse de leurs mensualités de prêts immobiliers, ainsi qu'une limitation des revenus des dirigeants des banques. Après avoir auditionné Ben Bernanke, le président du Comité bancaire du Sénat, Chris Dodd, n'a pas hésité a qualifier le plan d' "inacceptable" en l'état. Il devient donc désormais difficile d'envisager une adoption du texte avant la fin de cette semaine, comme l'avaient tout d'abord espéré Henry Paulson et Ben Bernanke. Hier soir, ce dernier a plaidé l'urgence, en mettant en garde contre le danger de récession si le plan était reporté : "Si les marchés du crédit ne fonctionnent pas, des emplois seront perdus, le taux de chômage va monter, davantage de maisons seront saisies, le PIB se contractera, et l'économie ne pourra tout simplement pas se remettre à flot", a-t-il plaidé devant le Comité bancaire du Sénat. Aujourd'hui, le patron de la Fed sera auditionné devant la chambre des représentants. Rappelons que le plan prévoit la création d'un fonds de cantonnement par l'Etat, fonds qui reprendrait jusqu'à 700 Mds$ de mauvaises créances bancaires afin de soulager les bilans des établissements financiers. L'objectif est de redonner confiance aux marchés et de faire redémarrer le moteur du crédit, qui s'est quasiment paralysé outre-Atlantique la semaine dernière après la faillite de Lehman Brothers et la quasi-nationalisation du premier assureur américain AIG. Il semble donc que l'administration Bush va devoir plancher encore pour apporter davantage de détails et de garanties pour les contribuables... Les enjeux économiques sont toutefois si importants pour les Etats-Unis qu'il est peu probable que le Congrès prenne le risque d'entraver durablement l'adoption du texte... Reste qu'à l'approche de l'élection présidentielle américaine, personne ne veut se voir reprocher d'avoir signé les yeux fermés un chèque en blanc pour effacer l'ardoise des banques et alourdir considérablement le déficit budgétaire du pays. Les congressistes américains ont en tout cas reçu hier un soutien inattendu en la personne de... Nicolas Sarkozy. Le président français a profité de la tribune des Nations-Unies pour appeler à une réunion du G8 en novembre prochain, en vue de poser les jalons de nouvelles règles pour le capitalisme mondial. Il a appelé de ses voeux un "capitalisme régulé où des pans entiers de l'activité financière ne sont pas laissés à la seule appréciation des opérateurs de marché" et a répété son souhait que des sanctions soient prononcées contre ceux qui mettent en danger l'argent des épargnants".



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