Récession en vue en Europe, la pression monte sur la BCE

24/09/2008 - 16:31 - Option Finance

(AOF) - Le moral des industriels a continué de se dégrader dans les deux plus grands pays de la zone euro, l'Allemagne et la France, au mois de septembre. Selon les économistes, la croissance économique dans la zone euro devrait être à nouveau négative ce trimestre après avoir déjà reculé de 0,2% au deuxième trimestre. Le Vieux Continent serait donc en récession. La pression monte sur la BCE pour qu'elle abaisse ses taux d'intérêt. En Allemagne, poids lourds de la zone euro dont elle représente un tiers du PIB, le moral des industriels a touché un plus bas depuis mai 2005. L'indice IFO a en effet reculé de 1,9 point à 92,9, plombé par la dégradation marquée de l'appréciation portée par les chefs d'entreprise sur leur situation actuelle. L'enquête réalisée par l'institut de recherche économique n'intègre pourtant que partiellement l'impact de l'aggravation de la crise financière, 60% des questionnaires ayant été remplis avant la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers. Leurs homologues français broient également du noir. Le climat des affaires mesuré par l'Insee a chuté de 5 points à 92 points, un niveau qu'il n'avait plus connu depuis juillet 2003. Pour BNP Paribas, les détails de l'enquête ne donnent "aucun signe de stabilisation de la situation économique à court terme" ; l'ensemble des indicateurs avancés de l'activité (niveaux des carnets de commandes, perspectives personnelles et générale de production) continuent de se dégrader très rapidement. Dès lors, tous les regards sont tournés vers la Banque centrale européenne dans l'espoir qu'elle réduise ses taux d'intérêt afin de donner un peu d'air à l'économie européenne. Pourtant, même si l'inflation sur le Vieux Continent a sans doute atteint un pic cet été, et dispose d'un important potentiel de baisse (ne serait-ce qu'en raison d'un effet de base), l'institution dirigée par Jean-Claude Trichet ne devrait pas se presser. Pour Marc Touati, économiste chez Global Equities, elle devrait attendre sa réunion du 4 décembre, une fois connu le chiffre officiel de l'évolution du PIB européen au troisième trimestre, pour seulement adoucir le ton de son discours sur l'inflation. L'assouplissement de la politique monétaire européenne serait remis à plus tard ; au premier trimestre 2009, selon une enquête réalisée par Reuters. (C.J)