GENERAL ELECTRIC réduit fortement ses prévisions

25/09/2008 - 14:49 - Option Finance

(AOF) - Victime de la conjoncture économique, General Electric a nettement réduit ses prévisions. Le conglomérat américain table désormais sur un bénéfice net compris entre 19,5 et 21 milliards de dollars pour 2008, contre une fourchette de 22 à 23 milliards de dollars auparavant. Au troisième trimestre, GE prévoit un BPA situé entre 43 et 48 cents, contre une fourchette de 50 à 54 cents. Cette prévision est inférieure au consensus, puisque les analystes interrogés par Reuters anticipaient 52 cents. "GE s'attend à ce que les conditions difficiles actuelles dans les marchés de services financiers ne s'améliorent probablement pas dans un futur proche", a précisé l'entreprise. Le groupe a également suspendu son programme de rachat d'actions. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

General Electric (GE) est l'un des plus grands conglomérats au monde. Ses métiers peuvent être répartis en trois grands secteurs : en premier lieu, les activités historiques, qui regroupent l'électroménager, l'éclairage, le réseau de télévision NBC Universal, les systèmes industriels, l'éclairage, la chimie de spécialités et les plastiques. Puis les services financiers à destination des particuliers et des entreprises, avec GE Capital. Enfin, le pôle technologie, qui regroupe les moteurs d'avions, les systèmes médicaux, les systèmes de transport et l'énergie. Le groupe emploie 10 000 personnes en France, sous la direction de Clara Gaymard.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La situation financière du groupe est solide. - GE bénéficie d'une image de marque extrêmement forte au niveau mondial. - La structure de conglomérat permet à GE de répartir les risques entre les métiers à plus ou moins longs cycles. - En juin 2005, le nombre de divisions du groupe a été ramené de 11 à 6 (services financiers aux entreprises, infrastructure, industrie, médias, santé et services financiers aux particuliers), afin d'accélérer la croissance et d'améliorer la rentabilité. - En vendant GE Insurance Solution à Swiss Re, General Electric a finalisé sa stratégie de sortie du secteur de l'assurance et de recentrage sur ses métiers à plus forte croissance.

Les points faibles de la valeur

-La diversité des secteurs d'activités dans lequel évolue GE rend le titre sensible au prix de l'énergie pour sa division plastiques, au secteur du transport aérien pour sa branche moteurs d'avions ou encore à l'investissement industriel pour GE Power Systems. -Le groupe est exposé à la flambée des matières premières.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

-Compte tenu de la position de leader du groupe dans de nombreux domaines (l'électroménager, les moteurs d'avion, la génération électrique, les locomotives, les plastiques, la communication, les équipements médicaux et la finance), le titre General Electric est considéré comme un baromètre de la situation économique des Etats-Unis. -Des rumeurs récurrentes évoquent un rachat de Theolia, dont GE possède 16,9%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

La profession des équipementiers électriques français, dont le chiffre d'affaires a progressé de 9% l'an passé (à 11,7 milliards d'euros), bénéficie déjà des retombées positives du Grenelle de l'environnement, visant à développer les économies d'énergie et à limiter les émissions de CO2. Cela provient du fait que le secteur réalise environ 40% de son chiffre d'affaires dans le bâtiment, qui génère lui-même 40% des émissions de CO2. Cette tendance ne se limite pas à la France. Hors de nos frontières, où les adhérents du Gimélec réalisent la majeure partie (61%) de leur activité, les contrats se multiplient. Ainsi, en Suède, la municipalité de Nyköping a demandé à Schneider Electric la réhabilitation de 123 bâtiments sociaux, pour réaliser 21% d'économies d'énergie, soit 1 million d'euros par an. C'est également la demande des pays émergents qui tire le marché. Si en France la croissance a dépassé 5%, supérieure aux 3 ou 4% des années précédentes, la progression atteint entre 8% et 12% hors de nos frontières et selon les produits.

Communication - Medias

Trois changements importants reconfigurent le paysage de l'audiovisuel public. D'abord une suppression de la publicité sur les chaînes publiques, qui sera compensée par des taxes supportées par les chaînes privées (pour 80 millions d'euros) et une taxation du chiffre d'affaires des opérateurs télécoms (finalement à 0,9% contre 0,5% auparavant). De plus, le PDG de France Télévisions sera désormais nommé par le président de la république et non plus par le CSA. Enfin, les chaînes publiques doivent avoir désormais une programmation exigeante, rendue néanmoins difficile par la disparition de la manne publicitaire qui permettait de financer leur contenu. Quant aux chaînes privées, elles vont bénéficier d'un supplément de recettes publicitaires grâce au changement de la réglementation. Selon les agences de media, l'allongement de la durée des écrans de 6 à 9 minutes par heure, le passage à l'heure d'horloge qui permettra de placer plus de publicité aux carrefours stratégiques de l'audience, et la deuxième coupure dans les fictions, devraient permettre à TF1, M6 et Canal+ d'engranger 435 millions d'euros.

Transport aérien

Le carburant représente le tiers des coûts d'exploitation des compagnies aériennes. Selon l'Iata, si le baril de pétrole reste sur l'année à un cours moyen de 107 dollars, les pertes globales du secteur en 2008 s'élèveront à 2,3 milliards de dollars, contre 4,5 milliards de dollars de bénéfices prévisionnels encore attendus en avril. Avec un cours moyen à 135 dollars, les pertes s'élèveraient à 6 milliards. Dans un secteur où les marges sont parmi les plus faibles (inférieures à 3%) les compagnies aériennes, qui ont déjà souvent réduit radicalement leurs coûts, cherchent à accroître le prix des billets. Selon certains analystes, les compagnies américaines vont devoir augmenter leurs tarifs de 15% à 25% pour atteindre la rentabilité avec un baril de pétrole à 125 dollars. Air France a récemment annoncé une nouvelle surcharge tarifaire, la troisième depuis le 22 avril, et a choisi de majorer, pour la première fois, sur son réseau long-courrier, les vols très-long-courrier. Dans ce contexte le modèle des compagnies " low-cost " est remis en cause du fait de leur marge de manoeuvre presque nulle pour contrer le renchérissement du prix du carburant.