Le social-démocrate Peer Steinbrück, ministre des finances du gouvernement de coalition mené par la chancelière Angela Merkel, n'a pas mâché ses mots hier devant le parlement allemand. M. Steinbrück a dénoncé l'avidité du capitalisme anglo-américain, accusé de mettre en danger la stabilité de l'économie mondiale par sa recherche des profits à court terme. Il a dénoncé la réticence des banquiers d'affaires mais aussi des politiciens US et britanniques à renoncer à la course aux bonus. Evoquant le thème du réalignement global, le ministre a aussi estimé que les Etats-Unis étaient en train de perdre leur rang de superpuissance dans la sphère financière.
Le monde ne sera plus le même après ce "septembre noir" qui marque un tournant dans la crise issue des 'subprimes' depuis l'été 2007, selon M. Steinbrück. Ce dernier a appelé à un plan en huit volets pour réguler le système de façon plus efficace et mieux équilibrée, prenant en compte une réalité désormais multipolaire avec l'émergence de nouvelles puissances économiques.
"La crise financière actuelle est avant tout un problème propre aux Etats-Unis. Les autres ministres des finances du G7 d'Europe continentale partagent cette opinion", a notamment expliqué Peer Steinbrück - égratignant au passage son homologue britannique.
"Ce système insuffisamment règlementé est désormais en train de s'effondrer, avec des conséquences à long terme pour le marché financier américain, mais aussi un effet de contagion dans le reste du monde".
En Allemagne comme en France, ainsi que l'a démontré le discours du Président de la République hier, la classe politique affiche désormais sa détermination à réformer un système dont la crise actuelle démontre ses failles et les limites de l'autorégulation.
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