SPECIAL CRISE - Le plan Paulson se fait attendre

26/09/2008 - 17:15 - Option Finance

(AOF) - Une semaine après la séance historique au cours de laquelle le CAC 40 s'est envolé de 9,27% dans l'espoir de la mise en place rapide d'un plan destiné à juguler la crise financière, les investisseurs se languissent toujours dans l'attente de ses modalités précises. Alors qu'hier soir l'heure semblait à l'union sacrée autour du Plan Paulson, l'aile conservatrice du groupe républicain au Congrès a finalement présenté une solution alternative, moins pénalisante pour le contribuable. Ces parlementaires proposent des allègements fiscaux, mais désirent également que le gouvernement assure des titres de crédit. Les investisseurs achèteraient des primes au Trésor afin de financer cette garantie. Ce rebondissement a poussé le président américain à monter une nouvelle fois au créneau vendredi pour défendre le plan de sauvegarde. "Nous avons besoin d'un plan", a déclaré George Bush. Le président américain a cependant reconnu qu'il existait des désaccords, mais pas sur "le fait que quelque chose d'essentiel soit fait". La mise en péril du plan Paulson et l'annonce de la plus importante faillite bancaire aux Etats-Unis, Washington Mutual, ont ravivé les tensions sur le marché interbancaire. Dans ce contexte financier délétère, les banques rechignent à se prêter entre elles car elles craignent que leur contrepartie ne fasse faillite. Afin d'éviter un gel de ce marché, la Banque d'Angleterre, la Banque centrale européenne et la Banque nationale suisse ont annoncé qu'en accord avec la Fed, elles allaient injecter des liquidités en dollars pour une durée d'une semaine. "Ces opérations visent à parer aux difficultés de financement en vue de l'échéance trimestrielle", ont expliqué les banques centrales. Les pressions sont en effet accentuées sur ce marché par l'arrivée à échéance en fin de trimestre des engagements des banques. La BCE a procédé à une injection de 35 milliards de dollars à sept jours. "Durant cette semaine, les opérations au jour le jour seront de 30 milliards de dollars", a précisé l'institution européenne. La Banque d'Angleterre a, elle, injecté 30 milliards de dollars à une semaine. Leur homologue suisse, qui envisage d'allouer jusqu'à neuf milliards de dollars, en a accordé 4,9 milliards. Ces tensions sur le marché interbancaire sont une menace pour l'économie, le crédit grâce auquel elle fonctionne devenant rare et cher.