Une semaine de Bourse - Les marchés toujours sous tension

26/09/2008 - 19:03 - Option Finance

(AOF) - Les Bourses mondiales ont poursuivi leur glissade cette semaine. La mise en faillite jeudi soir de la plus importante caisse d'épargne américaine, Washington Mutual a donné aux investisseurs de nouvelles raisons de s'inquiéter, alors que le plan de sauvetage du secteur financier aux Etats-Unis n'est toujours pas voté. A Paris, l'indice CAC 40 a lâché la semaine dernière 3,73% à 4136 points, alors qu'il avait nettement rebondi jeudi, l'indice vedette grimpant de 2,73% à 4227 points, après trois séances consécutives en fort recul. A Wall Street, l'indice Dow Jones s'affichait aujourd'hui en recul de 0,42% à 10984 points à mi-séance, s'apprêtant à clôturer la semaine en baisse de 3,55%. Vendredi, les principales banques centrales sont intervenues pour tenter de calmer les marchés. La banque centrale américaine, la Banque d'Angleterre, la Banque centrale européenne et la Banque nationale suisse ont annoncé l'extension de leurs accords de swap, c'est-à-dire la mise à disposition réciproque de liquidités pour " apaiser les tensions ", selon un communiqué de la BCE. En dépit de la crise, les affaires continuent pour les sociétés françaises soucieuses de s'adapter aux mutations profondes de l'économie. Ainsi, Sanofi-Aventis a annoncé le rachat du fabricant tchèque de génériques Zentiva afin de renforcer sa présence en Europe de l'est. EDF, à la recherche d'alternatives au pétrole, s'est emparé de l'opérateur nucléaire British Energy, tout en n'excluant pas d'éventuelles opérations sur l'américain Constellation Energy. Enfin, le marché a prêté à Total l'intention de prendre le contrôle de son homologue espagnol Repsol. En rachetant le fabricant de génériques tchèque Zentiva, Sanofi-Aventis s'est ouvert les portes des marchés prometteurs d'Europe de l'est. Les investisseurs ont pourtant accueilli lundi sans enthousiasme l'annonce de l'opération. Le titre du laboratoire français a perdu 3,99% dans la journée. Le suspens était mince. Sanofi, qui détient déjà 25% de Zentiva, ne pouvait se permettre d'échouer dans sa tentative. Le tchèque l'a bien compris en rejetant d'abord l'offre du groupe financier PPF puis la contre-offre du français dans le but de faire grimper mollement les enchères. Au final, Sanofi déboursera environ 1,8 milliard d'euros, soit environ quatre euros de plus par action que sa proposition initiale. Le rachat de Zentiva va permettre à Sanofi de se renforcer sur le marché des génériques et d'augmenter sa présence dans les pays émergents d'Europe de l'Est à fort potentiel de croissance. Sur la semaine, le titre enregistre un repli de 1,8% à 46,71 euros A contrario, le marché a applaudi le rachat de British Energy par EDF pour environ 15,6 milliards d'euros. Le titre du groupe français a bondi de 4,87% à 52,59 euros mercredi à la suite de cette annonce. Après sept mois d'âpres négociations et l'échec d'une première tentative cet été, l'électricien tricolore devient le premier acteur du renouveau du nucléaire outre-Manche décidé en 2007 par le gouvernement de Gordon Brown. EDF était le candidat unique et préféré de Londres, vendeur de 35,2% du capital. Une rallonge de 200 millions d'euros, soit 1,2% de plus que l'offre initiale, a suffi à emporter l'adhésion des investisseurs privés. EDF a relevé son offre de 9 pence par action pour la porter à 774 pence par action. Les banquiers conseils du français ont également formulé une offre alternative à 700 pence par action, assortie de certificats de valeurs garantie (CVR). En optant pour cette formule, les actionnaires de British Energy confiants dans le nouveau groupe pourront toucher une partie de ses profits futurs s'ils se révélaient plus élevés que prévu. EDF, premier exploitant nucléaire mondial était objectivement le seul énergéticien susceptible d'assurer le développement du marché britannique. Non seulement BE ne disposait pas de compétences nécessaires pour piloter la construction de nouvelles centrales nucléaires, mais de plus, les centrales existantes sont vieilles et cahotantes. En bouclant la plus importante opération de l'histoire de son entreprise, le P-DG d'EDF Pierre Gadonneix dissipe la déception causée par ses échecs en Espagne (Iberdrola) ou en Belgique (Distrigaz) et plus récemment aux Etats-Unis où le groupe s'est fait doublé par Warren Buffett dans sa course au rachat de Constellation Energy. Sur la semaine, le titre affiche une progression de 2,5% à 52,11 euros, soit la meilleure performance du CAC 40. Total a gagné 1,76% jeudi sur fond de spéculation sur un rachat de Respol. Selon le quotidien économique espagnol " Expansion ", Total et Shell envisageraient chacune de leur côté de prendre le contrôle de leur homologue espagnol en rachetant la participation du groupe de BTP espagnol Sacyr et de La Caixa. Pour certains analystes, la compagnie française pourrait être attiré par l'activité d'exploration du groupe espagnol au Brésil. En effet, à l'heure où la chasse aux nouvelles réserves est cruciale pour les majors, la société brésilienne Petrobras, en association avec Repsol, multiplie les découvertes prometteuses. En début de mois, l'Opep a d'ailleurs proposé au Brésil, sans succès, d'intégrer l'organisation. Les analystes doutent cependant que Total, flanqué d'un programme d'investissement plus lourd à partir de 1010, accepte de lancer une offre sur un groupe valorisé 25 milliards d'euros. Affecté par le reflux du pétrole, le titre Total accuse sur la semaine une baisse de 2,9% à 43,71 euros. (P-J.L)