SPECIAL CRISE : PPR : les clients du luxe sont "plus prudents"

29/09/2008 - 16:22 - Option Finance

(AOF) - Le secteur du luxe souffre aussi de la crise financière, y compris dans le haut de gamme. "Quelque chose a changé dans l'esprit des consommateurs au cours de l'année écoulée. Ils sont aujourd'hui plus prudents, surtout en ce qui concerne les achats d'impulsion", a déclaré Robert Polet, PDG de Gucci Group, au cours d'une interview accordée au quotidien italien La Repubblica. Il a également réfuté une éventuelle délocalisation de la production italienne des marques Gucci, Bottega Veneta et Sergio Rossi. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

PPR est un acteur mondial de la Distribution et du Luxe, présent dans 75 pays avec un effectif d'environ 78 000 personnes. Les activités du groupe se répartissent aujourd'hui entre la distribution grand public et le luxe, avec, entre autres, les marques Gucci et Yves Saint Laurent. Avec la cession en 2006 de ses dernières activités non stratégiques, Le Printemps pour 1,075 milliards d'euros et Orcanta, le groupe a achevé son recentrage sur les activités grand public et luxe. Fort de son positionnement dans le luxe et les enseignes de distribution, PPR poursuit sa stratégie de croissance internationale. Parmi les enseignes grand public du groupe, on compte notamment Conforama, Redcats (activités de vente par correspondance comme la Redoute), et la Fnac. PPR a créé la surprise en avril 2007 en annonçant le lancement d'une offre publique d'achat amicale en numéraire sur l'équipementier sportif Puma. Le groupe est dorénavant l'actionnaire majoritaire de Puma avec une participation de 62,1% du capital. Le groupe a dégagé 417 millions d'euros de la revente d'YSL Beauté et de Conforama Pologne en 2008. Il a également impulsé un recentrage de Gucci sur les montres, les bijoux et le prêt-à-porter.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- De 2001 à 2005, période de transition, le groupe a à la fois changé de modèle et cédé les actifs qui n'étaient plus au coeur de sa stratégie. Maintenant, son modèle de développement est basé sur la croissance organique, créatrice de free cash-flows importants. Ce nouveau modèle s'appuie sur des marchés à croissance forte, comme le luxe, ou sur des métiers à l'intensité capitalistique peu élevée, comme la distribution. - Le recentrage sur le grand public et le luxe a amélioré la lisibilité du groupe, qui souffrait de son statut de conglomérat. - En 2008, le groupe va bénéficier de la réduction des coûts qu'il a mise en place.

Les points faibles de la valeur

- Il n'y a pas de synergies de métier entre la distribution et le luxe. L'important chez PPR réside toutefois dans la complémentarité des cycles de ses métiers. - Le profil du groupe est encore marqué par "une relative dissymétrie", entre un pôle distribution qui compte encore pour plus de 80 % des ventes, et le luxe où réside l'essentiel du potentiel de croissance. -PPR est toujours sensible à la montée en puissance de l'euro et à l'affaiblissement du dollar et du yen. -En cours de restructuration, Conforama connaît des difficultés persistantes en Italie, en Espagne et au Portugal.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- En tant que groupe de distribution, PPR est très sensible à l'évolution de la consommation des ménages, en France mais également aux Etats-Unis. -Quant au pôle luxe, son évolution est liée à la conjoncture économique mondiale et à l'évolution des flux touristiques (la clientèle asiatique étant particulièrement friande de produits de luxe).

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Distribution spécialisée

Le commerce classique est fortement concurrencé par les ventes sur Internet, qui échappent au climat morose de consommation en France. Ainsi, ces ventes ont bondi de 20% au premier trimestre 2008 et de 16% pour les seuls sites de vente aux particuliers, selon le baromètre de la Fédération des entreprises de vente à distance (Fevad). Même si cette croissance est inférieure aux 22% affichés en 2007, elle demeure sans comparaison avec celle de la consommation des ménages en produits manufacturés (+0,6% au premier trimestre 2008). Selon une étude menée par la Fevad et l'institut Benchmark Group, l'emploi dans ce secteur devrait continuer de croître de 12% en 2008 et de 10% en 2009. En 2007, les effectifs du e-commerce ont progressé de 21% sur notre territoire, à près de 19000 emplois directs.