SPECIAL CRISE - Les banques centrales tentent de soutenir les marchés

29/09/2008 - 16:49 - Option Finance

(AOF) - Las ! Le plan de sauvegarde de la finance américaine développé sous l'impulsion du secrétaire d'Etat au Trésor, Henry Paulson devait contribuer à ramener la confiance sur les marchés financiers. Cet espoir semble s'évaporer en ce lundi en raison des déboires en série dans le secteur financier européen (Bradford & Bingley, Fortis et Hypo Real Estate). Signe de la défiance qui grandit sur les marchés, le taux de refinancement interbancaire en euros à trois mois s'est tendu de 10 points de base à 5,237%, son plus haut niveau depuis début 1995. "En réalité, le niveau des taux de marché, censés mesurer le coût de refinancement pour les banques, a perdu de son sens depuis deux semaines. Les échanges interbancaires sont tout simplement gelés, du moins à des maturités excédant la semaine", expliquait Crédit Agricole, vendredi dernier. Ce gel des échanges reflète les craintes des banques à se prêter de l'argent entre elles en raison des inquiétudes sur la santé de leur contrepartie : sera-t-elle la prochaine institution financière à faire faillite ? Par ailleurs, l'arrivée en fin de trimestre des échéances des engagements des banques contribue à renforcer les tensions. "Si celles-ci réussissent malgré tout à trouver du cash, c'est grâce aux injections de liquidité des banques centrales, qui ont été renouvelées, voire amplifiées cette semaine", avait précisé l'économiste de la banque verte. Une mesure à laquelle la Banque centrale européenne a de nouveau fait appel aujourd'hui. Elle a ainsi injecté 120 milliards de dollars sous la forme d'une opération de refinancement spéciale d'une maturité de 38 jours. Par ailleurs, une nouvelle action coordonnée des banques centrales a été annoncée afin de répondre aux tensions sur les marchés interbancaires. Dans ce cadre, la Fed a augmenté de 330 milliards de dollars ses lignes de swap, c'est-à-dire la mise à disposition réciproque de liquidités en dollars, avec huit autres banques centrales, dont la BCE. Ces lignes se montent désormais à 620 milliards de dollars. (C.J)