Analyse sectorielle / TRANSPORT AERIEN

30/09/2008 - 11:28 - Option Finance

(AOF) - Contexte. Victimes de la hausse du prix du pétrole, qui renchérit leurs coûts d'exploitation, les compagnies aériennes ont augmenté leurs tarifs. Or cela a eu un impact négatif sur la croissance du trafic aérien. Selon l'Association du transport aérien internationale (Iata), le trafic passagers n'a progressé que de 3,8% en juin sur un an, contre +5,4% en juin 2007. Les données sont encore moins bonnes pour le mois de juillet : alors que l'offre globale des compagnies aériennes progressait de 3,8%, le trafic de passagers était en baisse de 1,9%, pour la première fois depuis cinq ans. En Europe, comme sur le territoire américain, le paysage des compagnies aériennes est en pleine reconfiguration suite aux difficultés financières de certains intervenants. Récemment, Lufthansa a annoncé la reprise du transporteur belge SN Brussels. La compagnie allemande souhaite mener d'autres opérations de croissance externe pour concurrencer Air France-KLM. Elle pourrait donc acquérir d'autres compagnies, telles qu'Austrian Airlines (Autriche), SAS (pays scandinaves), la britannique BMI ou la polonaise LOT. La troisième grande compagnie européenne, British Airways, travaille, elle, à son rapprochement avec la compagnie espagnole Iberia, dont elle détient 13,5%. Quant à l'italienne Alitalia, son sort est encore incertain après le retrait de l'offre de reprise de la Compagnie Aérienne Italienne (CAI). Perspectives et enjeux. Après une hausse de 6,5% en 2007, la croissance du trafic international de passagers devrait chuter à 3,2% en 2008, et même à 1,8% pour le frêt. Selon Iata, l'industrie mondiale du transport aérien devrait afficher une perte de 5,2 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros) cette année, contre 5,6 milliards de dollars de bénéfices en 2007. Cette tendance provient d'un prix du pétrole qui reste élevé et qui se combine à un recul de la demande. Les compagnies américaines devraient représenter, à elles seules, plus de 5 milliards de dollars de pertes. Pour 2009, les perspectives ne sont pas plus optimistes, puisque Iata prévoit un déficit de 4,1 milliards de dollars. Malgré l'actuelle baisse des cours du pétrole, la part du carburant dans les coûts d'exploitation des transporteurs devrait grimper d'environ 36% en 2008 à 40% en 2009, alors qu'elle n'atteignait que 13% en 2002. Iata précise que le nombre de faillites parmi les compagnies aériennes est déjà plus élevé qu'après les attentats du 11-Septembre. Pour comprendre. Les compagnies aériennes sont d'autant plus fragilisées par la hausse du prix du carburant que leurs autres charges vont s'accroître dans les années à venir. En effet, elles vont devoir régler les milliers d'avions commandés ces trois dernières années. De plus, face à l'extension probable, à partir de 2011 pour les compagnies européennes, du protocole de Kyoto, elles devront acheter des droits d'émission de CO2.