BOEING : retards de livraison au Japon avec la grève

30/09/2008 - 12:55 - Option Finance

(AOF) - Boeing a annoncé que le calendrier de livraison des 787 Dreamliner aux compagnies aériennes japonaises serait révisé dès la fin du mouvement social. Le constructeur aéronautique américain traverse actuellement une quatrième semaine de grève, qui entraîne une paralysie de tous ses sites de production. A long terme, les 10 000 avions en service pourraient manquer de pièces détachées. Plusieurs compagnies aériennes pourraient ainsi être touchées. Le conflit porte sur la délocalisation à 70% de la production du nouveau B 787. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Né en juillet 2000 de la fusion entre l'Allemand Dasa (DaimlerChrysler Aerospace), l'Espagnol Casa et le Français Aérospatiale, EADS est aujourd'hui le premier groupe aéronautique européen et le second à l'échelle mondiale. Ses activités se répartissent entre l'aviation commerciale et militaire, l'espace, les systèmes de défense et les services. EADS compte cinq divisions : Airbus (le grand concurrent de Boeing sur le marché des avions commerciaux de plus de 100 places), Avions de Transport Militaire, Eurocopter, EADS Astrium et enfin Defense & Sécurité. EADS emploie environ 116 000 personnes sur plus de 70 sites, principalement en France, en Allemagne, au Royaume-Uni et en Espagne, ainsi qu'aux Etats-Unis et en Australie.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Malgré ses déboires autour de l'A380 et de l'A350, Airbus reste un leader de l'aéronautique commerciale, à même de concurrencer le géant américain Boeing. - La mise en oeuvre de "Power 8" et le lancement de l'A350, dont le carnet de commandes grossit, place Airbus dans une situation offensive. En outre, l'avionneur européen est moins exposé que Boeing aux compagnies aériennes américaines, confrontées à d'importantes difficultés financières. - 2007 a été une année de commandes record pour Airbus, avec 1 341 commandes nettes. Le groupe reste cependant légèrement derrière Boeing.

Les points faibles de la valeur

- Le groupe EADS est sensible au dollar, dans la mesure où il facture l'essentiel de ses ventes dans la devise américaine. Néanmoins, ce risque est limité par la politique de couverture du risque de change mise en place par la direction. - C'est seulement dans quelques années que l'on saura si EADS a eu raison dans son pari sur le marché des gros porteurs matérialisé par le lancement de l'A380. -Les activités de défense manquent de taille critique tant pour atténuer la cyclicité de l'aviation civile que pour rivaliser avec les grands groupes américains. - Les surcoûts liés au développement problématique de l'avion de transport militaire A400M, la montée en cadence de production de l'A380 et d'éventuels nouveaux retards risquent d'affecter le titre sur le long terme.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- EADS est extrêmement sensible à l'évolution du secteur aéronautique civil et donc à la santé des compagnies aériennes qui lui achètent des avions. Or, la bonne santé du secteur du transport aérien dépend de la situation économique et géopolitique mondiale, qui influe sur le tourisme et les voyages d'affaires, mais également d'autres facteurs, comme le prix du pétrole. Les prévisions de livraisons d'avions sont de bons indicateurs de tendance. -Selon certains analystes, l'aéronautique civile devrait enregistrer un pic en 2010 avant de décliner en 2011 et 2012. - Plus spécifiquement, le titre pourrait présenter un attrait spéculatif, en vue d'une possible consolidation du secteur spatial et de la défense. Une alliance à trois avec Thales et Alcatel a souvent été évoquée par les marchés. - Le dossier lié aux accusations de délit d'initiés est à suivre.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les groupes aéronautiques français sont pénalisés par la faiblesse du dollar car leurs coûts de production sont essentiellement libellés en euros alors que leurs contrats le sont en dollars, ce qui réduit leurs marges. Avec une rentabilité amoindrie, la capacité de recherche et développement de ces groupes est menacée, notamment par rapport à leurs concurrents américains. Face à des stratégies de couverture de change qui deviennent insuffisantes, les intervenants multiplient les délocalisations. C'est pourquoi, les effectifs à l'étranger explosent, alors qu'ils stagnent en France pour l'ensemble du secteur.