FORTIS : échec de deux cessions, le titre carbure

01/10/2008 - 11:35 - Option Finance

(AOF) - Fortis avance de 14,07% à 4,91 euros en fin de matinée en bourse, après l'annonce de l'interruption de deux cessions. La banque centrale néerlandaise a en effet retiré son accord mardi soir concernant la vente de 709 millions d'actifs d'ABN Amro à la Deutsche Bank. Plus tôt, Fortis avait annoncé cette cession, qui concerne 10% des activités d'ABN, pour se conformer aux exigences de Bruxelles en matière de concurrence. Ce blocage permettra à la banque centrale d'examiner à nouveau le dossier au vu des événements récents. Un autre accord, d'un montant de 2,15 milliards d'euros, a également été annulé. Celui-ci visait la vente de la moitié de sa branche de gestion d'actifs au chinois Ping An. "Dans un souci de transparence et dans un contexte marqué par un marché fortement perturbé et l'incertitude permanente des marchés financiers internationaux, Fortis estime qu'il ne sera pas en mesure de mener à bien le partenariat envisagé avec Ping An dans le domaine de la gestion d'actifs", explique la banque. Fortis Investments demeurera donc une filiale à 100% du groupe Fortis, comme c'est le cas actuellement. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Finance - Assurance

La baisse des tarifs d'assurance automobile, observée en 2007, pourrait être stoppée par la récente initiative de la Matmut. La mutuelle souhaite baisser ses prix dès le 1er juillet 2008 et s'est engagée à ne pas réviser les tarifs d'assurance auto et moto à la hausse jusqu'au 1er janvier 2010. L'an passé, les assureurs étaient confrontés à une sinistralité défavorable. En effet, la baisse des fréquences ne compensait plus la dérive récurrente du coût des corporels et la hausse du prix des pièces de rechange (+4,6% en 2007). Sur le marché français de l'assurance-vie, le repli s'amplifie : la collecte enregistre une diminution de 8% au cours des quatre premiers mois de 2008, alors que la baisse était de 3% sur l'ensemble de l'année 2007. Les supports en euros s'en sortent mieux que les unités de compte, les premiers évoluant de +3% et les seconds de -37%. La première raison de cette évolution est la chute des marchés actions. A cela s'ajoute une inversion de la courbe des taux, qui consiste en une rémunération des produits "longs", comme l'assurance-vie, inférieure à celle des produits "courts", comme les sicav monétaires. La FFSA estime que la collecte, en 2008, devrait reculer de 5% à 7% sur le marché individuel et de 3% à 5% sur le collectif.

Finance - Banques

L'année 2008 sera marquée par une politique de rigueur des banques françaises. Le Crédit Agricole a prévu un plan de recentrage pour Calyon et va céder jusqu'à 5 milliards d'euros d'actifs d'ici dix-huit mois. Quant à Natixis, qui a vu ses profits chuter de 88% au premier trimestre, à 69 millions d'euros, elle a adopté un plan d'économies de 400 millions d'ici à 2009 (représentant une baisse de 10% des coûts fixes). Comme au Crédit Agricole, certaines activités de marché trop risquées seront réduites, voire arrêtées. D'après une étude du BCG (Boston Consulting Group), la crise actuelle justifie le modèle de banque universelle, diversifiée tant sur le plan géographique que sur celui des activités. Grâce à ce modèle, les banques françaises ont pu compenser les effets de la crise, qui a durement touché les activités de banque de financement et d'investissement. A contrario, la banque à l'anglo-saxonne, qui suppose des établissements spécialisés dans les activités de banque d'investissement ou de crédit aux particuliers, pourrait être remise en cause.