RENAULT : fermer un site en France n'est pas envisagé (Carlos Ghosn)

02/10/2008 - 08:47 - Option Finance

(AOF) - "A horizon visible, la fermeture d'un site français n'est ni envisagée ni envisageable. On a beaucoup de nouvelles activités qui arrivent. Et quand on veut investir en Europe, on doit privilégier la France", a déclaré Carlos Ghosn, président de Renault aux "Echos" à deux jours de l'ouverture à Paris du Mondial de l'automobile. Concernant ses objectifs, il a indiqué que "6 % de marge opérationnelle, c'est une ligne qui nous guide toujours pour l'an prochain". Interrogé sur les hausses de dividende promises aux actionnaires, le patron de la firme au Losange a affirmé que "quand on dit quelque chose aux investisseurs, ils doivent pouvoir compter dessus. Revenir sur notre politique actuelle, ce serait détruire la confiance." (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Renault est le deuxième constructeur automobile français derrière Peugeot. Les activités du groupe se répartissent entre sa branche automobile, qui procure plus de 95 % du chiffre d'affaires total, et la branche de financement des ventes. Dans l'automobile, le groupe s'est largement développé à l'international ces dernières années. En se rapprochant du japonais Nissan, Renault est ainsi passé du 10ème au 4ème rang des constructeurs mondiaux. Le groupe a également racheté le roumain Dacia et le coréen Samsung. Le groupe Renault compte plus de 350 sites industriels et commerciaux dans 118 pays et 128 893 collaborateurs.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Le volontarisme de Carlos Ghosn, redresseur de Nissan et président de Renault est apprécié de la communauté financière. - Renault détient 44,4 % de Nissan. L'alliance entre les deux constructeurs est également un réservoir de synergies et de réductions de coûts. Carlos Ghosn envisage désormais d'élargir ce partenariat à un constructeur américain. Les discussions avec General Motors ont échoué à l'automne 2006. - Le groupe a annoncé en 2006 le plan Renault Contrat 2009, dont l'ambition est de se positionner durablement comme le constructeur automobile généraliste européen le plus rentable. Renault vise une marge opérationnelle de 6% en 2009 et une croissance des ventes de 800 000 véhicules entre 2005 et 2009. - Renault lancera 26 produits d'ici 2009 et l'âge moyen des produits sera ramené de 3,8 ans en 2005 à 2,2 ans en 2009.

Les points faibles de la valeur

- La concurrence japonaise et coréenne sur le terrain des petites voitures met la pression sur les marges. - Le groupe, comme ses concurrents, souffre de la hausse du prix des matières premières et du pétrole. - Le segment des berlines familiales est en baisse régulière depuis dix ans. - Nissan, qui réalise près de 30% de ses ventes aux Etats-Unis, est fortement exposé au taux de change du dollar ainsi qu'aux variations du yen.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Pour suivre Renault, il est bien sûr indispensable de suivre l'évolution du marché automobile mondial, qui connaît actuellement des jours difficiles. - Le partenariat stratégique conclu fin 2007 avec le constructeur automobile russe AvtoVAZ devrait contribuer à l'expansion de Renault sur les marchés émergents. - Les taux d'intérêt jouent aussi leur rôle dans l'évolution des ventes du groupe. Une baisse des taux relance la capacité d'emprunt des ménages et favorise la consommation. - Dans une activité fortement consommatrice de main d'oeuvre, les évolutions sociales doivent être observées avec attention. - Enfin, dans un contexte de guerre des prix, il convient de suivre la politique commerciale des différents constructeurs, notamment en matière de remises.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Automobiles - Constructeurs

Les trois grands groupes américains (GM, Ford et Chrysler) se sont tournés vers le Congrès et la Maison-Blanche pour obtenir un soutien financier sous forme de prêts à taux préférentiel. Cela permettrait aux " big three " de transformer et moderniser leurs usines pour développer la fabrication de véhicules économes en carburant. L'évolution de leur offre est aujourd'hui nécessaire pour ces constructeurs. Trop dépendants du marché américain, sur lequel ils réalisent la moitié de leur activité, ils sont frappés de plein fouet par un recul de la demande. Certains analystes anticipent cette année des ventes d'automobiles aux Etats-Unis comprises entre 14 et 14,5 millions d'exemplaires contre 16,1 millions en 2007. GM a déjà annoncé la prochaine commercialisation aux États-Unis de nouveaux véhicules consommant moins. Quant à Ford, il mise sur les petits modèles pour assurer son développement.