Alors que les épargnants commencent sérieusement à s'inquiéter pour leurs économies outre-Rhin, l'Allemagne a annoncé hier soir quelle garantirait la totalité des sommes déposées sur les comptes et les livrets en cas de défaillance de banques allemandes. L'Autriche et le Danemark ont aussitôt emboîté le pas à Berlin... Des décisions qui suivent celles, pourtant très critiquées il y a quelques jours, de l'Irlande et de Grèce...
En France, Nicolas Sarkozy s'est déjà engagé dans son discours du 25 septembre à soutenir les banques pour qu'aucune d'elles ne fasse faillite, et a promis qu'aucun épargnant ne perdrait d'argent. Toutefois, le plafond officiel de la garantie en cas de défaillance bancaire reste fixé en France à 70.000 Euros.
L'engagement de l'Allemagne va donc mettre la pression sur ses voisins européens, à commencer par la Grande-Bretagne, où le plafond de garantie vient d'être relevé de 35.000 Livres sterling à 50.000 £, mais où, depuis une semaine, les épargnants ont transféré en masse leurs liquidités vers des comptes irlandais ou vers la banque nationalisée Northern Rock, afin de bénéficier de la garantie totale des Etats.
En France, aussi, le gouvernement sera sans doute prié de clarifier ses propos... En s'engageant d'une part à empêcher toute faillite bancaire, mais en refusant d'autre part de garantir la totalité des dépôts au-delà du plafond actuel, il laisse planer un certain doute dans les esprits...
De son côté, le gouvernement d'Angela Merkel montre, en faisant "bande à part" moins de 24H00 après le mini-sommet du G4 à Paris, à quel point les Européens ont du mal à apporter une réponse commune à la crise actuelle. Malgré leurs engagements à davantage de coordination, il semble que la règle du chacun pour soi continue largement de s'appliquer sur le Vieux continent.
La chancelière allemande a été amenée à prendre cette mesure dans l'urgence, pour empêcher une course aux retraits dans les banques, alors que Hypo Real Estate menaçait dimanche de déposer son bilan... Finalement, l'Etat et un pool bancaire ont mis au point in extremis un nouveau plan de 50 MdsE (au lieu des 35 MdsE prévus il y a quelques jours) pour sauver le spécialiste du refinancement hypothécaire d'une débâcle qui aurait entraîné d'autres prêteurs allemands dans sa chute.
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