Les places européennes dans la tourmente

08/10/2008 - 10:34 - Option Finance

(AOF) - La bourse de Paris ainsi que les autres places européennes accentuent leurs pertes au cours de la matinée, le CAC 40 tombant à 3 426,85 points, en chute de 6,26% après une brève suspension. Après une séance noire à Wall Street et sur les marchés asiatiques, les investisseurs semblent avoir perdu toute confiance dans la solidité des banques occidentales. Le pessimisme assumé de Ben Bernanke, le président de la Fed, sur la conjoncture économique a également pesé sur la tendance. Insensibles aux nombreuses mesures de soutien accordées aux établissements européens par les pouvoirs publics, les marchés chutent violemment. A Londres, le Foostie 100 abandonne 6,02% et le Dax 6,75% à Francfort tandis que l'Eurofirst 80 s'effondre de 6,27%. A Paris, Dexia connaît la plus forte baisse du CAC 40, avec une dégringolade de 16,66% qui fait suit à des chutes de 20,29% lundi et de 13,36% mardi. Les autres valeurs bancaires sombrent également, dans le sillage de l'établissement franco-belge. Les valeurs pétrolières sont également sérieusement attaquées avec le vif recul des cours du pétrole brut et des métaux. "Les perspectives de croissance économique se sont dégradées", et "les risques pesant sur la croissance ont augmenté", a déclaré Ben Bernanke dans un discours prononcé devant l'Association for Business Economics. En laissant grande ouverte la porte à une prochaine baisse des taux, le président de la Fed a confirmé la gravité du mal dont souffre l'économie américaine plus d'un an après la crise des "subprimes". Pour la première fois depuis janvier 1998, le crédit à la consommation a d'ailleurs reculé au mois d'août à 7,88 milliards de dollars. En Europe, l'effort d'unité affiché par l'Union Européenne n'a semble t-il pas convaincu. Si Christine Lagarde assure que les Vingt-Sept disposent désormais d'une "doctrine commune" face à la crise actuelle l'accord trouvé hier pour garantir les dépôts à hauteur de 50 000 euros s'est fait seulement a minima. Surtout, cette promesse faite par les ministres des finances de l'Ecofin de protéger leurs banques respectives suscite des interrogations alors que le gouvernement britannique a annoncé un plan de soutien aux huit plus grandes banques du pays, passant par une prise de participation pouvant aller jusqu'à 50 milliards de livres (65 milliards d'euros), équivalant à une nationalisation partielle.