Parmi les voix qui s'élèvent ce matin et appellent les marchés au calme et à la raison, celle de l'économiste Alain Minc a été sans ménagement sur un point sensible : Angela Merkel porte une part des responsabilités dans la chute actuelle des places financières mondiales. Selon l'économiste, la chancelière allemande a en effet manqué de discernement dans son appréciation de la profondeur de la crise bancaire outre-Rhin. Son refus d'un 'plan Paulson à l'européenne' est "un grand paradoxe" selon M. Minc. Il atteste de la part du gouvernement allemand "une incompréhension du système bancaire européen".
Pour Alain Minc, le système bancaire allemand est "le maillon faible du système bancaire européen".
L'économiste a ensuite dressé sur BFM un panorama sans concession et calamiteux du paysage bancaire allemand : "Il y avait un grand paradoxe dans l'attitude de Mme Merkel, la semaine dernière, quand elle a refusé le fonds Paulson à l'européenne en disant : 'l'argent allemand n'aidera pas à sauver des banques non-allemandes'. Cela prouve de la part du gouvernement de grande coalition (...) une incompréhension de la situation du système bancaire européen. Nous savons tous que (...) le maillon faible du système bancaire européen est allemand. Il est allemand pourquoi ? Parce que les banques allemandes sont émiettées, parce qu'il n'y a pas de position dominante, parce que les banques régionales sont dans un état calamiteux, et les banques populaires allemandes sont au bord du dépôt de bilan... Il y aurait eu un 'fonds Paulson à l'européenne', ce n'était pas l'argent allemand qui aidait les banques non-allemandes, mais c'était l'argent non-allemand qui aurait aidé les banques allemandes. Autant l'Allemagne peut être arrogante en matière industrielle, autant en matière financière, elle a plutôt intérêt -en tous cas en matière bancaire, l'assurance c'est différent- à raser les murs !..." a conclu Alain Minc.
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