PUBLICIS : le quatrième trimestre et 2009 seront difficiles

09/10/2008 - 08:41 - Option Finance

(AOF) - "On s'attend à un quatrième trimestre difficile et à une année 2009 très difficile," a déclaré Maurice Lévy, président de Publicis à "La Tribune". Maurice Lévy a précisé que ce contexte sera pris en compte dans le budget en cours de réalisation. La rigueur sera à l'ordre du jour. Mardi, ZenithOptimedia, la filiale achat d'espace de Publicis, a abaissé ses prévisions de croissance du marché publicitaire pour 2008 et 2009. Le groupe table désormais sur une croissance mondiale de 4,3% en 2008 contre 6,6% précédemment et de 4% en 2009 contre 6% auparavant. ZenithOptimedia a réduit de +3,4% à +1,8% et de +2,6% à +0,9% ses prévisions pour les Etats-Unis pour 2008 et 2009. Ses prévisions pour l'Europe ont été abaissées de +3,7% à +1,6% pour 2008 et +4,3% à +2,6% pour 2009. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Publicis Groupe est le quatrième groupe mondial de communication. Publicis Groupe, est organisé autour de 3 piliers stratégiques : - la publicité, avec 3 réseaux mondiaux (Publicis, Leo Burnett Worldwide et Saatchi & Saatchi), des 'multihubs créatifs' (Fallon Worldwide et Bartle Bogle Hegarty - détenu à 49 %), et des agences régionales à haute valeur créative. - le conseil et achat média, où il détient la place de numéro deux mondial grâce à ses deux grands réseaux (Starcom MediaVest Group et ZenithOptimedia), ainsi qu'avec Médias & Régies Europe (vente d'espaces publicitaires), - les Agences Spécialisées et Marketing Services (SAMS), avec en particulier le marketing direct, le CRM, la communication santé, les relations publiques... En 2006, le groupe s'est renforcé dans la communication digitale en lançant une OPA amicale sur le géant américain Digitas. Publicis deviendra le premier groupe mondial dans le domaine de la communication digitale et interactive.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La qualité et la vision stratégique du management du groupe sont reconnues. -L'acquisition de Digitas a renforcé son exposition au marché en forte croissance de la publicité interactive. - Le groupe dispose de solides fondamentaux : exposition significative aux pays émergents, à la communication numérique et aux services (SAMS). - Grâce à son accord avec Dentsu (numéro un japonais du secteur), Publicis s'est ouvert des opportunités intéressantes au Japon, le deuxième marché mondial publicitaire (derrière les Etats-Unis).

Les points faibles de la valeur

- Le groupe, qui réalise plus de 40 % de son revenu en Amérique du Nord, est très exposé au dollar. - Le risque lié à la succession de Maurice Lévy, président du directoire.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Le groupe est dépendant de l'évolution du marché mondial de la publicité, lui-même sensible à la conjoncture économique. A noter que le poste Revenu est plus significatif que le poste chiffre d'affaires dans le secteur de la publicité. Les analystes surveillent particulièrement le niveau de croissance interne. Il faut également surveiller le "new business net" qui correspond au budget publicitaire annuel estimé des gains de budgets (ce qui inclut à la fois les nouveaux clients, les clients conservés après remise en compétition du budget, et les nouveaux produits ou marques gagnés auprès des clients actuels) moins le budget publicitaire annuel estimé des pertes de budgets. -Le cours du dollar est une donnée sensible à surveiller puisque Publicis est réactif à son évolution. -A suivre également, les synergies issues du rachat de Digitas par Publicis.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Communication - Publicité

Selon les spécialistes, sur un marché publicitaire français de 12,5 milliards d'euros au premier semestre (en croissance de 6,6%), Internet a représenté 14,7% des investissements des annonceurs, contre 10,8% au premier semestre 2007. Ce media devance, pour la première fois, la radio et ses 13,3% de parts de marché et se place désormais à la troisième place du marché derrière la presse et la télévision. Cette tendance s'explique par des investissements publicitaires sur Internet qui ont bondi de 38% par rapport à la même période de 2007, à 1,8 milliard d'euros. Une croissance remarquable comparée aux hausses limitées enregistrées par les autres medias : la presse, la télévision et la radio ont vu leurs ressources publicitaires péniblement progresser de respectivement 4,3%, 1,8% et 0,8%. Sur les six premiers mois de 2008, le marché publicitaire français s'est mieux comporté que dans la plupart des autres pays développés. En Allemagne, la croissance des investissements a été limitée à 3%. En Italie, elle a été encore plus réduite (à 1,3%). Les Etats-Unis ont même enregistré un recul de 1% de leurs dépenses publicitaires. Les grands groupes publicitaires ont affiché de bonnes performances sur le premier semestre 2008. Le leader mondial Omnicom a enregistré une croissance organique de 5,6% sur la période, tandis qu'elle s'élève à 4,3% pour son challenger WPP. Quant aux français Publicis et Havas, ils ont publié des taux de croissance organique respectifs de 5,4% et 8%. Néanmoins, compte tenu d'une conjoncture particulièrement difficile, ils sont tous prudents pour la seconde partie de l'année.