Banques : l'Ecureuil et les Banques Populaires se voient plus forts ensemble

09/10/2008 - 10:39 - Boursier.com

Si les conséquences de la crise financière promettent de secouer encore un moment l'économie mondiale, elles favorisent également la réflexion et font...

Si les conséquences de la crise financière promettent de secouer encore un moment l'économie mondiale, elles favorisent également la réflexion et font ressortir des cartons de vieux projets. C'est ainsi que les Caisses d'Epargne et les Banques Populaires ont officialisé, hier, leurs négociations en vue d'un rapprochement qui créerait le second groupe bancaire français, derrière le duo Crédit Agricole / LCL. En chiffres, le nouveau colosse représenterait plus de 40 Milliards d'Euros de fonds propres, 480 Milliards d'Euros d'épargne, 8.200 agences et 100.000 employés. En ces temps difficiles, les deux banques assurent qu'elles sortiront renforcées de ce projet, avec des ratios prudentiels, qui mesurent la solidité financière, "parmi les plus solides de la place". Le nouvel ensemble "dispose en outre de plusieurs dizaines de Milliards d'Euros d'actifs mobilisables auprès de la Banque centrale Européenne. Cette force est déterminante dans le contexte actuel de tension pour le refinancement des banques", n'ont pas manqué de rappeler les promoteurs du projet. "La taille... redevient un sujet de solidité financière", a souligné ce matin au micro de BFM Nicolas Merindol, le patron des Caisses d'Epargne. Pour autant, pas question de casser l'une ou l'autre des entreprises. Le projet vise à mutualiser les organes centraux mais à conserver la spécificité de chaque réseau, à l'image de ce qu'a réalisé le Crédit Agricole avec le Crédit Lyonnais (devenu LCL) il y a 5 ans. "Il y aura demain un groupe mutualiste avec deux enseignes", a précise Monsieur Merindol, "il n'y aura pas un groupe qui prendra le pas sur l'autre. Ce n'est pas la fin des enseignes Caisses d'Epargne et Banques Populaires". Les deux banques se sont défendu de procéder à cette union pour "sauver le soldat Natixis", la banque d'investissement commune lancée il y a près de deux ans qui a connu une débâcle boursière pour son exposition à la finance américaine. Les deux partenaires vont devoir désormais négocier les termes de leur fusion. Jusque-là, les Caisses d'Epargne refusaient un rapprochement "entre égaux", mais il semble que l'Ecureuil a depuis la crise mis de l'eau dans son vin. Selon 'Les Echos' paru ce matin, Philippe Dupont, qui tient les rênes des Banques Populaires, pourrait prendre la direction opérationnelle de l'ensemble sous la houlette de Charles Milhaud, le président des Caisses d'Epargne, qui prendrait place sur le siège de président du conseil de surveillance. Il faudra également régler les délicates questions des postes clefs inférieurs, dont la répartition pose toujours problème dans le cas de fusions de cette ampleur. Comme les Banques Populaires pèsent moins lourd que l'Ecureuil, les spécialistes jugent qu'une compensation devrait être mise en place. Quant à la réalisation effective et à ses effets, c'est encore l'inconnue même si les deux fiancés semblent vouloir agir avec diligence. "Nous comprenons que la réalisation définitive de ce projet s'inscrit dans un temps court. Nous n'attendons pas à court terme de synergies significatives de ce rapprochement entre deux organes centraux de culture très différentes", commentait ce matin l'analyste Pierre Chédeville, du CM-CIC Securities. Le gouvernement a pour sa part soutenu l'opération, qui nécessite un ajustement réglementaire compte-tenu du statut des Caisses d'Epargne, et l'aval du CECEI, qui supervise le secteur en France. Cette décision de rapprochement est la première opération franco-française depuis le début de la crise, et l'une des plus importantes en Europe. Jusque-là, la Lloyd's britannique avait mis la main sur sa compatriote HBOS (opération en cours) et BNP Paribas avait annoncé la semaine dernière le rachat des actifs belges et internationaux de sa voisine Fortis. Les analystes pensent que cela en préfigure d'autres, transnationales ou pas, sur le vieux continent.



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