GENERAL ELECTRIC n'est pas épargné par la crise

10/10/2008 - 14:59 - Option Finance

(AOF) - Conséquence logique de la crise financière, General Electric a annoncé un bénéfice net en baisse de 22% au troisième trimestre. Le groupe a publié un bénéfice de 4,31 milliards de dollars ou 43 cents par action, contre 5,56 milliards ou 54 cents un an auparavant. Le chiffre d'affaires est ressorti en hausse de 11% sur un an, à 47,2 milliards de dollars. Le conglomérat industriel considéré comme le baromètre de l'économie américaine a fait les frais des résultats de sa filiale financière GE Capital, qui ont éclipsé la demande soutenue pour les turbines électriques et les moteurs d'avion. Cette contre-performance n'est pourtant pas une surprise. Hors exceptionnels, le BPA s'est élevé à 45 cents, en ligne avec le consensus Reuters. Le 25 septembre, GE avait déjà prévenu que le contexte actuel allait peser sur les résultats du troisième trimestre. Le groupe avait alors prévu un bénéfice par action situé entre 43 et 48 cents, au lieu d'une fourchette de 50 à 54 cents. General Electric avait également suspendu son programme de rachat d'actions tout en se déclarant déterminé à conserver sa note AAA. En mai, le groupe avait annoncé qu'il pourrait vendre ses activités d'électroménager, l'une de ses divisions historiques. "Au vu de la tournure des événements sur les marchés financiers, nous avons pris des décisions difficiles visant à réduire notre exposition au risque et à renforcer notre bilan tout en maintenant le dividende", avait justifié Jeff Immelt, directeur général de GE. A noter que le groupe diversifié a vendu ce mois-ci 15 milliards de dollars d'actions, dont trois milliards à la société d'investissement Berkshire Hathaway appartenant au milliardaire Warren Buffett. La tendance ne devrait pas se retourner à court terme. General Electric table en effet sur une chute de 70% du bénéfice de sa branche consommation et industrie au quatrième trimestre. GE Capital devrait quant à elle perdre 20 à 30% de ses profits. Seule lueur d'espoir, GE a précisé qu'il restait confiant dans l'atteinte de ses objectifs 2008 annoncés le mois dernier. Le groupe vise notamment un bénéfice net compris entre 19,5 et 21 milliards de dollars et un bénéfice annuel de plus de neuf milliards de dollars pour GE Capital. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

General Electric (GE) est l'un des plus grands conglomérats au monde. Ses métiers peuvent être répartis en trois grands secteurs : en premier lieu, les activités historiques, qui regroupent l'électroménager, l'éclairage, le réseau de télévision NBC Universal, les systèmes industriels, l'éclairage, la chimie de spécialités et les plastiques. Puis les services financiers à destination des particuliers et des entreprises, avec GE Capital. Enfin, le pôle technologie, qui regroupe les moteurs d'avions, les systèmes médicaux, les systèmes de transport et l'énergie. Le groupe emploie 10 000 personnes en France, sous la direction de Clara Gaymard.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- La situation financière du groupe est solide. - GE bénéficie d'une image de marque extrêmement forte au niveau mondial. - La structure de conglomérat permet à GE de répartir les risques entre les métiers à plus ou moins longs cycles. - En juin 2005, le nombre de divisions du groupe a été ramené de 11 à 6 (services financiers aux entreprises, infrastructure, industrie, médias, santé et services financiers aux particuliers), afin d'accélérer la croissance et d'améliorer la rentabilité. - En vendant GE Insurance Solution à Swiss Re, General Electric a finalisé sa stratégie de sortie du secteur de l'assurance et de recentrage sur ses métiers à plus forte croissance.

Les points faibles de la valeur

-La diversité des secteurs d'activités dans lequel évolue GE rend le titre sensible au prix de l'énergie pour sa division plastiques, au secteur du transport aérien pour sa branche moteurs d'avions ou encore à l'investissement industriel pour GE Power Systems. -Le groupe est exposé à la flambée des matières premières.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

-Compte tenu de la position de leader du groupe dans de nombreux domaines (l'électroménager, les moteurs d'avion, la génération électrique, les locomotives, les plastiques, la communication, les équipements médicaux et la finance), le titre General Electric est considéré comme un baromètre de la situation économique des Etats-Unis. -Des rumeurs récurrentes évoquent un rachat de Theolia, dont GE possède 16,9%.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Biens d'équipement

Dans le secteur des biens d'équipement, les entreprises très dépendantes de la construction et très présentes aux Etats-Unis et en Europe de l'Ouest sont fragilisées par la crise actuelle. Néanmoins certaines s'en sortent très bien. Ainsi Schneider Electric, leader français de l'équipement électrique, a enregistré une activité en hausse de près de 11% au premier semestre, à périmètre et taux de change constants, tandis que son bénéfice net a progressé de 17%. Le groupe a même légèrement revu en hausse ses prévisions pour l'année. Néanmoins le Gimélec, groupement des entreprises françaises d'équipement électrique, estime que la conjoncture économique deviendra préoccupante pour les industries de l'équipement électrique et des automatismes dans les prochains mois. Un ensemble de facteurs négatifs pénalisent leurs performances : l'augmentation continue des prix des matières premières se conjugue à la morosité économique, au recul du nombre de permis de construire en France et au resserrement du crédit. En France, le ralentissement des nouvelles constructions de bâtiments modère la croissance des ventes d'appareillage et d'équipements de distribution basse tension et altère la visibilité de la profession sur l'évolution future de l'activité. Toutefois, l'amélioration de l'efficacité énergétique des bâtiments et les projets d'entretien consécutifs compensent en partie cette tendance. A l'international, l'incertitude est également de mise face au ralentissement de l'économie mondiale.

Communication - Medias

Face à la prochaine nouvelle répartition publicitaire entre les medias, qui devrait favoriser les chaînes privées telles que TF1 et M6, la radio et la presse s'inquiètent pour leur avenir. Ces inquiétudes sont d'autant plus justifiées que le marché publicitaire français n'est pas au mieux de sa forme. Selon la société d'études BIPE, il ne devrait croître que de 1% en 2008, essentiellement grâce à la hausse de 25% des investissements publicitaires sur Internet. Les recettes de la presse magazine et de la radio devraient reculer de 3%, et celles de la presse quotidienne de 1%. Côté audiovisuel, les grandes chaînes cherchent des relais de croissance sur les nouveaux medias. France Télévisions a récemment lancé un portail d'informations sur Internet. TF1 va décliner certains de ses programmes sur ce media, voire sur le mobile. Le groupe a pour objectif de devenir le leader de l'information en ligne d'ici à dix-huit mois. Le rapprochement des rédactions de TF1 et de LCI, pour créer une " fabrique de l'information ", vise à soutenir cette ambition.

Transport aérien

Après une hausse de 6,5% en 2007, la croissance du trafic international de passagers devrait chuter à 3,2% en 2008, et même à 1,8% pour le frêt. Selon Iata, l'industrie mondiale du transport aérien devrait afficher une perte de 5,2 milliards de dollars (3,7 milliards d'euros) cette année, contre 5,6 milliards de dollars de bénéfices en 2007. Cette tendance provient d'un prix du pétrole qui reste élevé et qui se combine à un recul de la demande. Les compagnies américaines devraient représenter, à elles seules, plus de 5 milliards de dollars de pertes. Pour 2009, les perspectives ne sont pas plus optimistes, puisque Iata prévoit un déficit de 4,1 milliards de dollars. Malgré l'actuelle baisse des cours du pétrole, la part du carburant dans les coûts d'exploitation des transporteurs devrait grimper d'environ 36% en 2008 à 40% en 2009, alors qu'elle n'atteignait que 13% en 2002. Iata précise que le nombre de faillites parmi les compagnies aériennes est déjà plus élevé qu'après les attentats du 11-Septembre.