GDF SUEZ veut rassurer après l'incident belge

10/10/2008 - 19:10 - Option Finance

(AOF) - GDF Suez a indiqué dans un communiqué avoir pris acte avec satisfaction de la déclaration du porte parole du premier ministre belge, qui précise que les propositions rendues publiques hier par le ministre de l'Energie "ne sont pas discutées au niveau du gouvernement". Le groupe ajoute que ces propositions "auraient pu avoir "des conséquences extrêmement graves" sur "la possibilité de réaliser les investissements nécessaires pour assurer durablement l'approvisionnement du Royaume en Energie". Elles auraient également "éliminé toute possibilité de concurrence entre les sociétés de vente, actives en Belgique, une dizaine aujourd'hui", estime GDF Suez. Le groupe regrette que ces déclarations aient "provoqué une baisse sans précédent en bourse des valeurs énergétiques européennes portant directement préjudice aux centaines de milliers d'actionnaires de ces entreprises, aux consommateurs et aux salariés par l'impact négatif qu'elles induisent sur les investissements et la sécurité d'approvisionnement". Le ministre belge de l'Energie Paul Magnette avait déclaré dans le quotidien "Le Soir" qu'il avait proposé au gouvernement d'instaurer des tarifs régulés et plafonnés pour une période de trois ans. Dans un contexte de baisse du pouvoir d'achat, la flambée des prix de l'énergie est un sujet de préoccupation des citoyens et de leurs dirigeants. Ainsi, soulignait "Les Echos", le régulateur britannique de l'énergie Ofgem s'était ému d'écarts de prix "injustes" d'un fournisseur à l'autre. Cette déclaration avait provoqué une chute de plus de 13% du titre GDF Suez jeudi. Sur la semaine, l'action accuse une baisse de 34%. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

GDF Suez est issue de la fusion réalisée le 22 juillet 2008, après deux ans et demi de longues fiançailles, entre Gaz de France et Suez. Le groupe présidé par Gérard Mestrallet, secondé par Jean-François Cirelli, constitue le leader européen dans le secteur de l'électricité et du gaz en termes de chiffre d'affaires : 74,3 milliards d'euros en 2007, contre 69 milliards pour E.ON et 60 milliards pour EDF. Le groupe compte 196 500 collaborateurs. Coté à Bruxelles, Luxembourg et Paris, GDF SUEZ est représenté dans les principaux indices internationaux : CAC 40, BEL 20, DJ Stoxx 50, DJ Euro Stoxx 50, Euronext 100, FTSE Eurotop 100, MSCI Europe et ASPI Eurozone.L'Etat français est le premier actionnaire du groupe avec 35,7% du capital devant le Groupe Bruxelles Lambert (5,3% du capital).La capitalisation boursière de GDF Suez au moment de sa première cotation (96 milliards d'euros) lui garantissait la deuxième place du CAC 40 derrière Total mais devant EDF.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

-GDF Suez bénéficie de perspectives de croissance intéressantes sur un marché porteur et bénéficie d'une structure financière saine. - Selon les investisseurs, le groupe incarne une stratégie énergétique gagnante bâtie sur la convergence du gaz et de l'électricité. - La fusion devrait permettre à la société dé dégager à terme 1 milliard d'euros d'économie par an. -La fusion permet à GDF Suez de prendre du poids dans certains grands indices boursiers, ce qui entraîne l'achat du titre par les fonds dont la gestion réplique la composition de ces indices. -Un ambitieux programme d'investissement -10 milliards d'euros par an- afin d'atteindre les 100 gigawatts se capacités électriques installées.

Les points faibles de la valeur

-Le positionnement domestique de GDF le rend vulnérable aux tendances de l'activité économique française. - La tarification de GDF est pour l'instant toujours régulée et dépend des décisions de l'Etat. Or, le groupe achète la vaste majorité du gaz qu'il vend et toute hausse de ses coûts d'approvisionnement non répercutée dans ses prix de vente ampute ses profits. Et, le prix du gaz est indexé sur le prix du pétrole.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Pour les analystes, le nouvel ensemble GDF-Suez offre une action intéressante. GDF-Suez combine en effet une croissance à deux chiffres des résultats, des multiples inférieurs à ceux du secteur, un faible taux d'endettement et un Ebitda qui s'appuie à près d'un tiers sur des activités réglementées et donc peu risquées. - La perspective que les tarifs réglementés du gaz deviennent inférieurs aux prix du marché effraie régulièrement les investisseurs. Les hausses de prix du gaz décidées par l'Etat sont donc à surveiller.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Services aux collectivités

Selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE), un an après l'ouverture du marché de l'énergie, seulement 300000 particuliers et petits professionnels ont changé d'opérateur. Ce chiffre est très faible comparé aux 29,5 millions de consommateurs d'énergie. Le maintien des tarifs réglementés et la possibilité de revenir à ces tarifs pour les Français qui ont testé d'autres opérateurs, permettent à EDF de limiter la concurrence. Gaz de France doit, en revanche, affronter des nouveaux entrants, fournisseurs alternatifs dans le gaz. L'entreprise a mené une politique commerciale dynamique visant à fidéliser ses 11 millions de clients. Il s'agit de leur garantir un service de qualité et une offre duale électricité-gaz qui soit intéressante. Cette politique lui a permis de gagner 290000 clients dans l'électricité selon ses dirigeants. Néanmoins la nouvelle entité, GDF-Suez, dispose encore de capacités de production limitées dans l'électricité. Détenir ses propres capacités de production dans l'électricité de pointe (avec les centrales à gaz ou hydrauliques par exemple) est pourtant un atout non négligeable pour pouvoir procéder à des échanges contre de l'électricité de base (nucléaire). Les nouveaux entrants, comme l'opérateur Poweo, qui a conforté sa place de troisième opérateur français à fin juillet, mènent déjà cette politique.