L'économiste américain Paul Krugman, grand pourfendeur de l'administration Bush, a été couronné hier soir par le Prix Nobel d'Economie ! Il en a immédiatement profité pour s'exprimer sur la crise financière actuelle : Ce dernier estime qu'elle signale "un changement culturel et la fin du culte de la toute-puissance des marchés", mise en avant par l'administration Bush. Dans un entretien accordée à l'agence de presse Reuters, Krugman estime qu'une récession mondiale grave est "probable", malgré les plans de sauvetage bancaires qui viennent d'être annoncés en Europe et aux Etats-Unis.
L'économiste, professeur à l'université de Princeton et chroniqueur au 'New York Times', a salué le plan européen qui a permis aux marchés de se redresser spectaculairement hier... Il s'est aussi félicité que Washington ait décidé à son tour d'injecter des capitaux dans les banques. Cette mesure "a le potentiel de guérir les institution financières, contrairement au projet précédent (du secrétaire au Trésor Henry Paulson) de racheter les dettes toxiques des banques", a-t-il estimé.
Krugman reste toutefois inquiet pour l'économie mondiale : "cette crise a déclenché d'énormes forces négatives dans l'économie réelle (...) Même si nous débloquons les marchés du crédit, nous verrons probablement une mauvaise récession arriver sur nous".
Spécialiste du commerce international, Paul Krugman a reçu le Prix Nobel "pour son analyse des modèles d'échanges commerciaux et de localisation de l'activité économique". Mais on ne peut s'empêcher de penser que le comité Nobel n'a pas pu résister au plaisir de récompenser un universitaire "de gauche", qui a toujours tiré à boulet rouge sur le bilan économique et politique déplorable de l'administration républicaine du président Bush à quelques jours de l'élection présidentielle US...
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