THALES pourrait augmenter sa participation dans DCNS

14/10/2008 - 18:25 - Option Finance

(AOF) - Thales n'exclut pas d'augmenter sa participation au sein de sa filiale DCNS à 35% du capital à partir de 2009, a déclaré à la presse Jean-Georges Malcor, qui dirige les activités navales du spécialiste de l'électronique de défense, d'aéronautique et de sécurité. Le groupe contrôle 25% des chantiers navals DCNS. Il a la possibilité de monter à 35% à partir de 2009 et jusqu'en 2012. (AOF)

EN SAVOIR PLUS

ACTIVITE DE LA SOCIETE

Ex-Thomson-CSF, Thales est un acteur majeur de la Défense, de l'Aéronautique et de la Sécurité en Europe et dans le reste du monde. Il se positionne au second rang des entreprises de défense en Europe avec un chiffre d'affaires approchant les 14 milliards d'euros. Ses activités se répartissent entre les Systèmes Terre et Interarmées, l'Aéronautique, le Naval, les Systèmes aériens, la Sécurité, et les Services. Présent dans une cinquantaine de pays, Thales emploie 68 000 salariés. En 2007, le groupe s'est rapproché des ex-arsenaux de la Marine, DCN, qui a acquis la totalité de ses activités navales en France. Simultanément, Thales est entré au capital de DCN à hauteur de 25%, aux côtés de l'Etat qui en conserve 75%. D'autre part, Thalès a cédé en 2006 une partie de ses activités dans les systèmes et équipements de navigations et a acquis les activités d'Alcatel dans le domaine des satellites et des systèmes critiques pour la sécurité. En échange, Alcatel a accru sa participation au capital de Thales de 9,5% à 21%.

FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR

Les points forts de la valeur

- Avec 70% de ses ventes réalisées avec des gouvernements ou des institutionnels, Thales représente la valeur la plus défensive du secteur dans un contexte de ralentissement économique. - A l'échelle mondiale, les budgets de Défense des pays n'appartenant pas à l'OTAN sont en forte croissance. L'électronique de Défense connaît un essor très rapide dans le monde entier, lié notamment à la crainte des attentats. - Thales peut se prévaloir de la maîtrise des grands systèmes, de son portefeuille de technologies unique en Europe et de son implantation multidomestique. - Depuis le rachat du britannique Racal en 2000, le groupe est un acteur de la défense avec lequel il faut compter outre-Manche. Il se pose en véritable concurrent du champion national BAE Systems.

Les points faibles de la valeur

- La communauté financière spécule régulièrement sur de nouveaux mouvements de concentration dans le secteur aéronautique. EADS, désireux de renforcer son pôle défense, fait parfois figure de prédateur même si ses difficultés actuelles semblent limiter la probabilité d'un tel scénario. La recomposition probable du capital fait craindre un afflux de titres sur le marché et provoque un manque de visibilité sur la stratégie du groupe. - Thales ne réalise qu'une portion limitée de son chiffre d'affaires défense aux Etats-Unis, qui demeurent de très loin le premier marché du secteur. - Thales peut souffrir de la faiblesse du dollar qui laisse l'avantage aux entreprises de Défense américaines. -Les analystes anticipent un net ralentissement du trafic aérien en 2009.

COMMENT SUIVRE LA VALEUR

- Valeur de défense, Thales est sensible à l'évolution des dépenses des gouvernements en matière militaire. - En raison de ses activités aéronautiques, la société est également soumise aux cycles de ce secteur. -La spéculation quant à un rapprochement avec Safran refait régulièrement surface.

LE SECTEUR DE LA VALEUR

Aéronautique - Défense

Les acteurs doivent faire face à des annulations de commandes de la part de compagnies aériennes, qui pâtissent du cours élevé du pétrole. Ainsi la compagnie Azerbaijan Airlines a annulé un B787 sur les trois commandés auprès de Boeing. Quant à Airbus, il pourrait perdre un certain nombre de commandes passées par United Airlines. Sous la pression des compagnies aériennes qui veulent des avions consommant moins de carburant, les constructeurs vendent davantage de modèles plus petits mais aussi moins coûteux. Cette tendance explique la chute de 19% du profit de Boeing au cours du second trimestre. Le groupe américain pâtit également de la grève de ses mécaniciens, qui pourrait engendrer un retard supplémentaire dans la livraison du long-courrier, le 787 Dreamliner. L'appel d'offres du marché des avions ravitailleurs américains qu'EADS avait initialement remporté, et dont la première tranche s'élève entre 35 et 40 milliards de dollars, a finalement été reporté sous la pression de Boeing. Le groupe français a renforcé son plan d'économies. Power8+ devrait générer des économies et des gains de productivité de 1 milliard d'euros par an à partir de 2011. Il succédera au plan Power 8, mis en place début 2007. L'enjeu est, cette fois, le développement des implantations hors d'Europe pour contrer la faiblesse du dollar face à l'euro. Ce plan inclut des mesures structurelles pour externaliser une partie de la production dans des pays à zone dollar ou à faible coût de main-d'oeuvre.