Le pétrole a perdu la moitié de sa valeur en trois mois

15/10/2008 - 17:05 - Option Finance

(AOF) - La vérité existe t-elle sur le marché pétrolier ? En quelques mois, les cours du baril de brut ont flambé jusqu'à atteindre le pic de 147 dollars le 11 juillet malgré des fondamentaux peu glorieux. L'économie occidentale marquait le pas à l'entame de l'année 2008. Secoués par la crise financière et affolés par la flambée de l'essence, les ménages américains, dont le pays demeure de loin le plus grand consommateur de pétrole, avaient remisé leurs voitures au garage bien avant cet été. A l'époque, les économistes expliquaient cette inflation par un déséquilibre structurel entre l'offre et la demande de brut. Goldman Sachs, bureau d'études le plus écouté lorsqu'il évoquait les matières premières promettait ainsi un baril à plus de 200 dollars dans les prochains mois. Bien sûr, l'Opep, peu encline à augmenter sa production, rejetait cette analyse du déséquilibre. Pour le cartel, la folle progression du brut s'expliquait plutôt par la spéculation des hedge-funds, heureux de trouver dans l'or noir, la valeur refuge à la chute du dollar. Et puis, la crise financière s'est accélérée jusqu'à plonger en récession les Etats-Unis et l'Europe. En conséquence, les craintes d'une violente contraction de la demande de brut se font, à raison, de plus en plus vivaces et les marchés pétroliers plongent. Aujourd'hui, au plus bas depuis treize mois, le baril de brut a perdu la moitié de sa valeur depuis son record de juillet. Et l'Opep vient de réduire sa prévision de la demande mondiale en 2009, ouvrant la porte à la réduction de ses quotas de production au mois prochain. Finalement, la crise économique née de la crise financière a au moins un mérite : relier de nouveau le cours de l'or noir aux fondamentaux économiques. Dernière preuve en date, Goldman Sachs anticipe à court-moyen terme un baril à 50 dollars si la crise économique se prolonge. (P-J.L)